Apprenti racketteur : dette ou extorsion ?

21 mai 2013, tribunal correctionnel de bordeaux, audience de comparutions immédiates.

Hier, au tribunal de grande instance de bordeaux, un homme a été condamné à six mois de prison pour avoir frappé et volé un jeune restaurateur à saintes.

A l’extorsion avec violence qui lui était reprochée et même aux velléités de racket parfois évoquées, l’homme, un bordelais de 23 ans, a répondu posément, en choisissant parfaitement ses mots, hier lors de l’audience des comparutions immédiates du tribunal correctionnel de bordeaux. Il a affirmé que rien de tout cela n’avait de sens. Convoqué en fin de semaine dernière par les policiers de la brigade des violences de la sûreté départementale de bordeaux, il avait admis s’être rendu à saintes, dans la soirée du 26 au 27 avril dernier. Il a reconnu avoir « mis une claque, mais pas si forte que ça », au jeune gérant de la pizzeria à qui il était venu rendre visite. « il m’avait demandé de lui prêter de l’argent. J’avais accepté de lui avancer 500 euros. Lorsque j’ai découvert qu’il n’était même pas inscrit au registre du commerce, je me suis inquiété. J’ai voulu récupérer mon argent. Comme je n’avais pas de réponse, je suis allé à saintes. J’étais en colère. Je reconnais que j’ai eu une réaction disproportionnée, misérable. »

Le prévenu admet avoir sous le coup de la colère saisi un couteau dans la cuisine de la pizzeria. « mais c’est en me désarmant qu’il s’est blessé au doigt », assure-t-il en désignant le jeune pizzaïolo, assis sur le banc de la partie civile avec son avocate. Sa version à lui est différente. Il assure qu’il n’a jamais emprunté d’argent au prévenu et que ce dernier est venu lui en extorquer.

Relations sentimentales

Au fil de l’audience, les relations entre les deux hommes se dessinent. Relations d’ordre sentimental semble-t-il, durant quelque temps. Relations de nature commerciale au moment des faits, soutient le prévenu. La vice-procureur nathalie mathieu ne s’est pas laissée convaincre. Elle demandait deux ans de prison dont une partie avec sursis et mise à l’épreuve et un maintien en détention.  Me julien plouton, défenseur du prévenu, s’attachait à l’opposé à démontrer que le jeune restaurateur, récemment installé à saintes, avait menti. Le tribunal, présidé par véronique lebreton n’a pas été insensible à ses arguments et a prononcé une peine de quinze mois dont neuf avec sursis et mise en l’épreuve sans maintien en détention.


Sud-Ouest: 22/05/2013 – Apprenti racketteur

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