Accident de la circulation: perte de contrôle d’un véhicule

Tribunal correctionnel de bordeaux 2 mars 2007

L’attitude du pire. Le 24 février, ivre et drogué au volant, il avait défoncé les pompes à essence d’une station service « je suis content qu’il n’y ait pas eu de victimes », souffle le prévenu depuis son box, l’œil droit souligné d’un coquard. Et il n’est pas le seul. Le tribunal correctionnel de bordeaux le juge dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate pour conduite en état d’ivresse, sous l’empire de produits stupéfiants, sans assurance, défaut de maîtrise, dégradations, rébellion et violences sur des policiers. Une somme de délits et contraventions survenus au même moment, le 24 février dernier.

Ce jour-là, conduisant la voiture dont il ne se servait plus et ne payait plus l’assurance depuis janvier, après avoir copieusement fêté son anniversaire, Sofiane Leghmizi, 29 ans, est arrivé aux abords d’une station-service située à Gradignan, sur la rocade. Il roulait vite, trop vite. Les réflexes diminués par l’alcool et la drogue, a-t-il confondu frein et accélérateur ? Sa voiture a percuté de plein fouet des pompes à essence et deux véhicules en stationnement dans un bruit fracassant. Les dégâts dépassent les 51 000 euros.

Le gérant de la station a tout de suite pris la mesure de l’accident. « il y avait une pompe GPL juste à côté, ça aurait pu exploser, prendre feu », souligne-t-il à l’audience. « si quelqu’un avait été à la pompe en train de faire le plein… De la façon dont il est arrivé en biais, il aurait fauché tout le monde », résume le caissier dont la voiture a été cassée. Par mesure de sécurité, le préfet a ordonné la fermeture de la station pendant deux jours, ce qui a engendré chômage technique et manque à gagner. Barre de fer. « J’ai perdu la conscience », se défend le prévenu aujourd’hui. Ce qui lui évite de se souvenir que, dégagé du danger par les pompiers, il s’est enfui de leur ambulance, a saisi une barre de fer gainée de plastique dont il a menacé les policiers de la crs autoroutière aquitaine, appelés sur les lieux. « il n’y a plus le respect de l’uniforme, la crainte révérencieuse du policier », déplore me Julien Plouton qui représente un fonctionnaire de police. « c’est tout de même son attitude qui, à la base, a tout fait pour que le pire arrive », gronde le vice-procureur isabelle raynaud en énumérant « alcool, drogue et vitesse. Certes, une agression l’a récemment fragilisé, admet la magistrate, mais il a eu un comportement routier inacceptable. » elle requiert six mois, dont trois avec sursis et mise à l’épreuve et un mandat de dépôt. « il était désorienté, en état de choc », nuance l’avocate du prévenu, me stéphanie fougeras. « il a pris conscience qu’il avait risqué la vie de ses amis qui se trouvaient dans la voiture. Il a avant tout besoin de soins. » après en avoir délibéré, le tribunal a condamné son client à six mois de prison, dont quatre avec sursis, assortis d’un an de suspension de permis de conduire.

Il a été écroué à l’issue de l’audience. 

Source: sud ouest samedi 3 mars 2007

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