Un peu plus de quarante-huit heures après les faits ayant conduit Romain et Nicolas R. aux urgences de l’hôpital de Moissac — les deux frères ont été victimes dans la nuit de vendredi à samedi d’une bande les ayant pris à partie en leur fonçant dessus avec un véhicule en marge de la fête votive de Saint-Loup — les enquêteurs de la brigade des recherches (BR) de Castelsarrasin, saisis de cette affaire criminelle, demeuraient résolument muets.
Les auteurs de cette tentative d’homicide toujours dans la nature
Et pour cause, les six protagonistes présumés de ce dossier étaient toujours, hier, en cours d’identification. Le principal indice permettant de les confondre : le véhicule ayant percuté et grièvement blessé Nicolas R., retrouvé un peu plus tard, abandonné en rase campagne par une patrouille de gendarmerie, n’aurait pas permis, pour l’heure, aux hommes du commandant Cédric L. de leur révéler le véritable propriétaire du véhicule et par conséquent les auteurs de cette affaire criminelle. Cette automobile ayant été revendue plusieurs fois sans que la carte grise ait été modifiée ; son ancien propriétaire qui a été entendu par les gendarmes a été mis hors de cause, ce week-end à la brigade de Valence-d’Agen. Selon toutefois nos informations, ce véhicule aurait déjà été identifié par les gendarmes dans une autre affaire où un garde champêtre aurait bien failli, lui aussi, se faire écraser.
«Des faits très graves»
Joint, le vice-procureur Bernard Lambert qui a dirigé, tout ce week-end, cette affaire nous confirmait l’ouverture d’une enquête judiciairer tentative d’homicide tout en nous précisant la difficulté des enquêteurs à remonter la piste des suspects. «Les faits sont graves et de nature criminelle, la principale victime (Nicolas Richard) n’étant pas en mesure d’être auditionnée, il ne nous a pas été possible de réaliser un portrait-robot des agresseurs, ni d’avoir des éléments concrets sur leur identité» communiquait le magistrat du parquet. D’abord hospitalisé à Moissac, Nicolas R. dont l’état médical se serait aggravé, a été, dès dimanche, transféré en soins intensifs à l’hôpital de Purpan.
Une cigarette et un mauvais regard seraient à l’origine de cette affaire passible de la cour d’assises
Mais que s’est-il vraiment passé dans la nuit de vendredi à samedi à quelques centaines de mètres des festivités du village de Saint-Loup ? Si les gendarmes de la compagnie de Castelsarrasin étaient peu communicatifs pour exposer les faits, selon nos sources, l’origine de cette affaire passible de la cour d’assises, n’aurait aucun lien avec la fête votive dont les animations étaient closes depuis une grosse demi-heure au moment de l’incident. «Il était près de 3 h 15 lorsqu’un jeune a fait irruption dans la salle des fêtes en hurlant : «ils ont écrasé mon copain» témoigne encore sous le choc le président du comité des fêtes de Saint-Loup, Jean-Marc A. À cette heure, il n’y avait plus personne, nous avions congédié depuis plus demi-heure les vigiles qui assurent la sécurité de la fête et nous nous apprêtions à quitter les lieux.» Quelques minutes auparavant, en effet, trois jeunes lupéens, les deux frères R. et l’un de leurs amis qui venaient de la fête, croisent sur un parking du village, six individus. Ces derniers leur auraient réclamé des cigarettes que les trois hommes ne leur auraient pas donné. Après des regards virils et des échanges de noms d’oiseaux, les trois jeunes hommes qui pensaient l’incident clos, regagnaient leur domicile à pied.
«Le village est sous le choc»
Non loin de là, les six individus au volant de deux véhicules n’en restaient pas là et fonçaient délibérément sur les trois jeunes hommes. L’un d’eux, Nicolas R. n’ayant pas le temps d’éviter la collision, était percuté de plein fouet. Les agresseurs n’en avaient pourtant pas fini avec leurs victimes. Voulant achever leur «œuvre», ils entamaient une marche arrière pour écraser Nicolas R. qui restait prostré à terre. Son frère le relevait in extremis avant un nouveau passage du véhicule. Un laps de temps durant lequel les victimes parvenaient à briser une vitre du chauffard. Une action visiblement que les agresseurs voulaient leur faire payer, ces derniers descendant en nombre de leurs véhicules pour rouer de coups Romain R. Le maire Robert Baffalio se disait, hier «sidéré par cet événement d’une extrême violence qui a gâché la fête. Tout le monde est attristé, le village est en état de choc.»
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