«Charente Connection»: les prévenus reconnaissent a minima

Chambre des appels correctionnels, cour d’appel de bordeaux, 2 au 4 mai 2012

« Je veux être jugé sur les faits; il y a quelque chose qui ne va pas dans le dossier. » prenant la parole hier matin en fin d’audience a la Cour d’appel de Bordeaux, Rachid B, considéré comme la tête pensante du réseau de trafic de cannabis Charentais et condamné en première instance à neuf ans de prison, a résumé en quelques mots l’état d’esprit qui régnait hier du côté de la défense des deux principaux prévenus de l’affaire, état d’esprit que les avocats du «boss» présumé ont longuement développé auparavant, dans une plaidoirie de plus de deux heures.

«La peine de première instance est une peine de cour d’assises.» Me Julien Plouton n’a eu de cesse de comparer la lourdeur du premier jugement à d’autres affaires selon lui jugées par la même juridiction. Affaires dans lesquelles «deux prévenus en état de récidive légale ont pris respectivement huit et six ans», contre neuf et sept pour les deux leaders de la «Charente Connection», Rachid B et Ali K qui n’ont pas d’antécédents judiciaires. L’avocat a par ailleurs stigmatisé ce qu’il considère comme des «invraisemblances jamais relevées dans les interrogatoires des prévenus», notamment ceux qui auraient chargé Rachid B pour alléger leur propre dossier. «nous avons là quelqu’un, jamais condamné auparavant, et qui prend neuf ans sur des témoignages fumeux», lâche Me Plouton avant de demander aux juges de la cour «une peine juste et cohérente».

C’est une évolution: il ne s’agissait plus hier pour les avocats de Rachid B, de même que jeudi pour celui de son bras droit présumé, de nier la réalité du trafic, contrairement au premier procès. Mais d’en minimiser la portée pour mieux atténuer la responsabilité de leurs clients. On diminue donc à la fois les quantités de résine en circulation et les sommes récoltées via le trafic. Tout en chargeant le juge qui a instruit l’enquête sur le réseau: «B., c’est un taureau muré dans le silence face à un juge d’instruction qui l’a « assaisonné » sans lui communiquer les pièces du dossier», assène Me Christophe Cariou-Martin pour enfoncer le clou.


Charente Libre: Les prévenus reconnaissent a minima

 

< Retour

Contactez-nous