Pour l’avocate générale, la culpabilité des deux accusés dans la mort de jean-hervé l ne fait aucun doute pour dominique hoflack, avocate générale, « la misère sexuelle de la victime a côtoyé ce soir-là, la misère sociale et affective des deux accusés. » elle a requis hier soir vingt ans de prison pour abdelkader c et quinze ans pour stéphanie s, coupables à ses yeux d’avoir donné la mort dans la nuit du 12 au 13 juin 2003 à jean-hervé l, âgé de 44 ans.
Pour dominique hoflack, celui-ci ne s’est nullement masturbé auprès du couple alors installé pour la nuit en bordure du lac de bordeaux avec le fils de stéphanie âgé de 3 ans. Pour elle, « c’est avec cette fierté homophobe et barbare qui caractérise les êtres primaires et asociaux », qu’abdelkader c l’a frappé. Elle n’a pas eu plus d’indulgence à l’égard de stéphanie s. Selon elle, l’amnésie de l’accusée sur le moment des faits n’aurait d’autre but que de permettre à ses avocats de plaider aujourd’hui l’acquittement. L’avocate générale a ensuite longuement parlé de la victime, dentiste homosexuel, qui avait dû abandonner son cabinet de talence après avoir contracté le sida. Il a aussi par la suite été atteint d’un cancer. « personne ne peut tolérer qu’un homme ait trouvé une telle mort brutale, alors qu’il s’accrochait à la vie. »
Avant elle, les deux sœurs de jean-hervé l, parties civiles, sont venues dire avec émotion l’affection qu’elles avaient pour leur frère. Geneviève l, avec qui il a dîné le soir du 12 juillet 2003, a évoqué « un frère extrêmement gentil, un garçon sérieux pour qui les choses se sont compliquées lorsqu’il est tombé malade. » thèse contestée anne-marie h, son autre sœur s’en est vivement prise aux deux accusés. « les expériences sexuelles extrêmes de mon frère ne touchaient ni les familles, ni les enfants. On l’accuse, sans témoin ni preuve, de s’être masturbé. Je suis persuadée que c’est faux. » après elles, leurs deux avocats, me arnaud dupin pour anne-marie l, et me jean-claude martin pour geneviève h, ont eux aussi contesté la thèse de coups portés après provocation. « la masturbation a été inventée pour essayer de couvrir ce crime », a lancé me dupin, « ces deux-là ont roué jean-hervé l de coups, l’ont asphyxié et jeté dans le lac », a renchéri me martin, en désignant les accusés. En début d’après-midi, un vif incident a opposé l’avocate générale et les avocats de la défense, qui demandaient que des photos de jean-hervé l dans son univers sexuel et présentes au dossier soient ou projetées ou montrées aux jurés. L’avocate générale était farouchement opposée à l’exposition de ces photos. Le président michel regaldo- saint-blancart a finalement demandé aux avocats de réfléchir à nouveau à leur demande et dans une volonté d’apaisement, ces derniers ont abandonné leur requête un peu plus tard. L’audience reprend ce matin à 9 heures avec les plaidoiries de la défense. Verdict dans la journée.
Sources : Sud Ouest
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