Deux coups de feu tirés à Bordeaux

Cour d’assises de la gironde, 11 au 13 février 2013

Le 10 août 2010 à bordeaux, une mère et sa fille s’étaient trompées de cible. Un homme avait été blessé au visage. Il y a eu erreur sur la personne. Ce n’était pas le bon fourgon, ce n’était donc pas le bon conducteur.

Le 10 août 2010, quai des Chartrons à bordeaux, un père de famille, aujourd’hui quadragénaire, de Charente-Maritime, avait été pris pour cible et blessé par un coup de feu. Il se trouvait au volant de son véhicule stationné aux abords du skate parc. Verdict mercredi son épouse était assise à ses côtés. Tous deux regardaient les progrès et prouesses de leur fils au skate. Une voiture était arrivée à leur hauteur, laissant échapper deux coups de feu avant d’accélérer et de prendre la fuite. Atteint au visage, le père avait été transporté aux urgences.

Là, il avait fait l’objet, comme le déplore son avocate Me Cécile boulé, de remarques accusatrices, avant que la police ne fasse la lumière sur cette tentative de meurtre qui sera examinée dès aujourd’hui et jusqu’à mercredi par la cour d’assises de la gironde. Car la brigade criminelle de la sûreté départementale n’avait pas tardé à reconstituer l’improbable scénario du drame.

Tout était en fait parti d’une banale querelle de couple chez des adolescents. De textos de rupture en sms vengeurs, le ton était monté et les familles des deux parties s’en étaient mêlées, joignant les gestes à la parole. Le clan du petit ami était reparti à bord d’un fourgon bleu. Or, en rentrant chez elle en tramway, l’adolescente éconduite avait aperçu un camion bleu, garé aux abords du skate parc et décidé d’une expédition punitive avec sa mère, Antoinette Ojeda, et sa cousine Jennifer Celse. Mais à bord se trouvaient les deux époux qui n’avaient rien à voir dans cette histoire.

Rapidement, les policiers avaient retrouvé la trace de la voiture activement recherchée. La mère, la fille et la nièce avaient été interpellées et placées en garde à vue. En juin 2011, une reconstitution judiciaire avait été organisée sur la piste d’accélération de Labarde, à Bordeaux-Lac, à l’abri des regards et de la circulation. Mais pas in situ. Pour la défense, cet acte de procédure n’avait pas permis de prouver l’intention homicide. Mais c’est bien de tentative de meurtre qu’Antoinette Ojeda, défendue par Me Christophe Cariou-Martin est accusée. Sa nièce, conseillée par Me Julien Plouton est quant à elle poursuivie pour soustraction de document ou objet pour faire obstacle à la manifestation de la vérité : elle aurait jeté le fusil dans la Garonne… c’est l’avocat général, Dominique Hoflack qui soutiendra l’accusation.


Sud-Ouest 11/02/2013: Bordeaux : deux coups de feu pour une méprise

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