Une rixe bordelaise s’était soldée par un mort assises christophe hippolyte est accusé d’avoir tué jean-denis cory en 2006 à bordeaux christine morice un individu psychorigide mais authentique, accroché à une image d’homme viril, prêt à tout pour sauver son honneur.
Un garçon en apparence sûr de lui, qui cache en fait une personnalité fragile à la suite d’une enfance difficile. Voici à gros traits, le portrait de christophe hippolyte, tel qu’il fut brossé par l’expert psychologue, hier devant la cour d’assises de la gironde. L’accusé est jugé pour meurtre. C’est un solide gaillard de 28 ans, un martiniquais coiffé de tresses africaines. Catégorique, il répond parfois avec une certaine véhémence aux questions de la présidente, mme coll. Mais il ne nie pas les faits pour lesquels il comparaît et n’entend pas fuir ses responsabilités. Il a toujours reconnu avoir poignardé jean-denis cory, un autre martiniquais de 36 ans, lors d’une rixe survenue le 19 mai 2006, rue de candale à bordeaux. À deux pas de la place de la victoire.
Le drame s’est produit à la fin d’une après-midi étouffante devant le restaurant le chicken station. Un poignard marocain une première altercation éclate vers 17 h 20, christophe hippolyte étant accusé d’avoir volé un téléphone portable. Il part, revient quelques minutes plus tard, après être passé au domicile de sa maîtresse, non loin de là. La dispute reprend, au sein d’un groupe d’une dizaine d’antillais, dont certains sont armés, qui d’une batte de base-ball, d’un couteau ou encore d’une chaîne d’antivol, semble-t-il. L’ambiance est tendue. Les deux hommes se battent. Jean-denis cory blesse christophe hippolyte à l’arcade sourcilière avec un tesson de bouteille. Puis, il entre dans le restaurant pour en ressortir, avec une grande fourchette à poulet.
L’accusé affirme s’être senti menacé et reconnaît avoir mortellement blessé la victime avec un poignard marocain courbé, ornée d’une tête de cheval, qu’il transportait dans son sac-banane. Touché en plein coeur, jean-denis cory meurt dans la rue, vers 19 h 30. Le martiniquais entend plaider la légitime défense, par la voie de ses avocats, mes julien plouton et servan kerdoncuff. Il affirme qu’il n’avait pas l’intention de tuer. « je me suis dit, si tu ne fais rien, c’est toi qui y passe », a-t-il déclaré, hier. Déjà condamné la cour est revenue longuement sur la personnalité de christophe hippolyte, déjà condamné à plusieurs reprises, notamment pour des violences avec arme, commises en martinique. En détention, il a multiplié les incidents, à l’encontre de gardiens ou encore d’un codétenu. Ces derniers mois, il a été transféré d’un établissement à un autre. Son histoire n’est pas banale. Lorsqu’il naît, à la trinité en 1981, ses parents sont âgés d’une quinzaine d’années. Il ne rencontrera pas son père, parti en métropole, avant l’âge de 13 ans. « ses parents sont âgés d’une quinzaine d’années lorsqu’il naît en 1981 à la trinité, en martinique » à cette époque, l’adolescent est déjà consommateur de cannabis et dealer. Livré à lui-même. Il affirme avoir été maltraité par un beau-père violent et autoritaire qui le rejetait.
Arrivé à bordeaux en 2005, christophe hippolyte a eu un différend avec jean-denis cory, qu’il a connu en martinique, pour une affaire de produits stupéfiants. Les deux hommes avaient d’ailleurs été interpellés ensemble, cette même année. Verdict attendu mercredi lorsque le drame s’est joué, rue de candale en mai 2006, la victime était sortie de prison depuis quelques mois. Elle était aussi très alcoolisée. « j’ai enlevé la vie de quelqu’un, ce n’est pas une gloire et j’y pense chaque jour », a confié l’accusé, à la cour, en guise de regrets. « ce n’est pas facile de vivre avec ça. » le procès se poursuit aujour-d’hui et le verdict est attendu mercredi. Les proches de jean-denis cory, parties civiles, sont représentés par me béatrice ceccaldi.
Source: sud ouest mardi 10 mars 2009
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