Droit penal: escroquerie des mariés de bègles

Tribunal correctionnel 29 septembre 2006

Les mariés de bègles s’expliquent devant la justice bordeaux. Un an de prison avec sursis requis contre le couple homosexuel poursuivi pour des escroqueries commises en 2004 bertrand charpentier et stéphane chapin devront attendre le 13 octobre pour connaître la décision des magistrats de la 5e chambre du tribunal correctionnel.

Le couple uni en juin 2004 par noël mamère, maire de bègles, qui célébrait ainsi le premier mariage homosexuel en France, encourt une peine d’un an de prison, « éventuellement avec sursis », assortie d’une publication de la décision, selon les réquisitions du ministère public. Les deux hommes, très médiatisés à l’époque de leur mariage, ont comparu hier face à leurs juges pour répondre de « vol de chèques, falsification et usage de chèques, abus de faiblesse, abus de confiance et fraude au préjudice de la caisse d’allocations familiales ». Ils sont poursuivis pour avoir notamment escroqué Mathilde bacquey, une retraitée de 83 ans qui les hébergeait à saint-aubin-de-médoc avant leur union.

Le couple, qui s’est pourvu en cassation après l’annulation du mariage par la cour d’appel, aurait financé les costumes de la noce pour un montant de 1 900 euros mais aussi les faire-part, et aurait également acheté les alliances avec le chéquier de l’octogénaire. La justice leur reproche d’autre part d’avoir perçu 2 594 euros de prestations d’aide au logement de manière indue, alors qu’ils étaient logés à titre gratuit. « c’est moi qui ai toujours tout payé », a expliqué avec émotion mathilde bacquey. « bertrand était bon, il travaillait. L’autre, non; il ne faisait que dormir. » confiance trahie. Me marie-françoise lasserre, avocate de l’octogénaire, aujourd’hui sous curatelle, a pointé l’« absence du premier magistrat de la ville de bègles dans ce dossier », avant de stigmatiser l’attitude des prévenus, qui « ont amplement profité de la vulnérabilité de mme bacquey ».

Me julien plouton, conseil de la caf, a parlé de la « mauvaise foi de stéphane chapin pour échapper à ses responsabilités ». Le vice-procureur frédéric clot a estimé que « les deux hommes se sont cru tout permis, car ils étaient sur le nuage de leur notoriété. Ils ont fait preuve d’impudence à l’égard de celle dont ils ont trahi, utilisé et monnayé la confiance ». L’avocate parisienne me monique guédon a plaidé la relaxe.

Source: sud ouest samedi 30 septembre 2006

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