Jugement pour rixe et mutilation

Cour d’assises de la gironde, 10 au 12 mars 2012

Le dispositif policier et les rotations entre les geôles du palais et la salle d’audience sont importants. L’affaire qui occupe la cour d’assises de la gironde depuis ce mercredi matin n’est pas banale ou du moins reste habituellement tue entre les quatre murs d’une prison.

Silviu C, 26 ans, défendu par Me Julien Plouton, et Florin I, 24 ans, épaulé par Me Anne-Sophie Verdier, sont jugés pour des violences commises en réunion suivies d’une mutilation ou d’une infirmité permanente.

Dit autrement, ils sont accusés d’être à l’origine d’une rixe survenue le 27 janvier 2010 à la maison d’arrêt de Gradignan et au terme de laquelle un autre détenu avait perdu l’usage de son oeil droit. Malgré des menaces de représailles, ce dernier avait fini par dénoncer les faits, en raison de son état de santé. L’origine du passage à tabac serait le refus de la victime de prendre en charge un téléphone, récupéré dans la cour de promenade à l’intention d’un détenu de son étage.

Ce mercredi matin la cour et les jurés ont cherché à en savoir plus sur les accusés, assistés d’une interprète même s’ils ont eu le temps d’apprendre le français lors de leurs séjours en prison. Ils n’ont pas beaucoup aidé l’enquêtrice de personnalité en l’aiguillant sur de mauvais rails pour fouiller leur passé.

L’après midi est l’occasion d’entendre la victime, présente sur le banc de la partie civile. « je ne veux plus me souvenir de ce jour-là. Je ne veux plus en parler. » surnommée Oussama en détention, la partie civile de ce dossier de rixe dans la cour de promenade de la maison d’arrêt de Gradignan, parle pourtant.

Mais de façon imprécise, plaintive, revenant sans cesse sur l’oeil qu’il a perdu dans la bagarre. « j’ai pris un coup de poing, c’est comme si une voiture m’avait renversé. » le président Michel Regaldo Saint-Blancard le rassure dans son statut de victime mais cherche à savoir comment un téléphone portable peut conduire deux roumains de 24 et 26 ans devant la justice.

L’auteur du coup qui a mutilé la victime, Silviu C, assume ce qu’il a fait. « mais pas plus. Lui a perdu une partie de son corps, mais moi j’ai perdu une partie de mon coeur car je lui ai fait mal. » déjà, en filigrane, c’est le quotidien carcéral qui est déroulé à l’audience. Les clans, les portables qui circulent, la solitude, la notion du temps qui s’évanouit. Le procès pourrait devenir une tribune pour un plaidoyer des avocats.


 

Sud-Ouest: Deux roumains jugés pour rixe et mutilation en détention

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