Tribunal correctionnel de bordeaux, 5ème chambre, 8 février 2013
La justice s’est penchée vendredi sur le cas du bar club, le Victor Victoria ii.
Il y a tout juste deux ans, la gérante du Victor Victoria ii, bar club situé quai Carriet à Lormont, et une des barmaids étaient mises en examen pour proxénétisme aggravé, travail dissimulé et abus de biens sociaux. La conclusion logique d’une enquête des hommes de la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de bordeaux. Vendredi, les deux femmes étaient appelées à la barre du tribunal correctionnel de bordeaux.
La gérante, aujourd’hui âgée de 64 ans, avait repris ce bar dont elle aurait voulu faire un cabaret en 2007. « À l’époque, elle a été tabassée pour avoir refusé d’y installer des prostituées brésiliennes », assure son avocat Me Julien Plouton. Pour autant, le bar employait effectivement des hôtesses. L’activité du bar lormontais a donc été discrètement surveillée pendant de longs mois.
Très vite, les enquêteurs ont acquis la certitude qu’il fonctionnait avec des hôtesses intéressées à la vente de bouteilles de champagne et dont toutes les heures n’étaient pas déclarées. Certaines de ces filles, des « bouchonneuses » dans le jargon, incitaient à la consommation de bouteilles de champagne facturées entre 300 et 400 euros en échange de prestations sexuelles à l’étage. Fait rare, souligné à l’audience par le président Alain Reynal, des prélèvements avaient été effectués sur les banquettes et sofas des salons privés. Des traces de sperme étaient venues étayer les soupçons des enquêteurs.
Tout au long de la procédure, la truculente patronne a assuré que les faits – tous les faits – s’étaient déroulés à son insu, alors qu’elle prenait de la distance vis-à-vis du bar. Elle aurait été doublée par l’une de ses employées quadragénaire qui, estimant les hôtesses sous-payées, aurait organisé une sorte de caisse parallèle et une comptabilité occulte. Pour le ministère public, il y a bien eu un « système mis en place pour inciter les hôtesses à se prostituer. De façon récurrente ». Trois et deux ans avec sursis ont été requis. « On ne peut pas se contenter de doutes pour condamner », a estimé Me Plouton.
Après en avoir délibéré, le tribunal a relaxé sa cliente et condamné la barmaid à 18 mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende.
Sud-Ouest 11/02/2013: Lormont (33) : la gérante du bar à hôtesses relaxée, une barmaid condamnée
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