Tribunal correctionnel de bordeaux, audience JIRS, 20-24 février 2012 : le procès des « mamas » renvoyé.
L’affaire concerne un réseau Nigérian qui faisait travailler une quarantaine de prostituées entre bordeaux et limoges. Visages soulagés arborant de francs sourires, larmes d’émotion roulant sur des joues rebondies, mains jointes dans un remerciement muet en direction des magistrats… simple gain de temps ou réel camouflet ? Hier, les juges de la chambre de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) du tribunal correctionnel de bordeaux ont estimé qu’ils étaient régulièrement saisis du dossier de proxénétisme aggravé appelé lundi matin. Cherchant une date « suffisamment lointaine pour que soient purgés tous les recours » tout en représentant un « délai raisonnable », ils ont renvoyé l’examen de l’affaire au 22 octobre.
Difficultés procédurales l’affaire concerne un réseau Nigérian qui faisait travailler une quarantaine de prostituées entre Bordeaux et Limoges. Le procès de treize prévenus devait durer cinq jours. Il s’est terminé comme il a commencé. De façon bancale, floue. S’attaquant à la forme plus qu’au fond. Le dossier a été audiencé alors qu’un appel concernant une ordonnance de refus d’acte d’instruction est pendant, c’est-à-dire pas encore tranché, dans l’attente du résultat du pourvoi. Pire, l’examen de cet appel ainsi que d’une question prioritaire de constitutionnalité a été fixé… à mardi, en plein milieu du procès programmé !
Le vice-procureur Pierre Bellet ne s’est pas opposé à un renvoi mais a sollicité le maintien en détention provisoire des prévenus encore détenus. Maître Julien Plouton, conseil de 3 des principales mamas a pour sa part sollicité et obtenue la remise en liberté immédiate de sa cliente encore détenue après 28 mois d’instruction. « Les difficultés procédurales se sont amoncelées, les prévenus n’ont pas à en faire les frais », a-t-il ainsi estimé. Et ce dernier d’indiquer qu’ « il n’y a pas de hiérarchie dans la misère » pointant du doigt que sa cliente n’aurait pas, malgré le rôle de mama qu’on lui attribue, cessé de se prostituer, aurait contracté le sida et n’aurait ainsi plus sa place en prison.
Me Hubert Hazera quant à lui n’en est toujours pas revenu que la chambre de l’instruction de la cour d’appel de bordeaux ait prévu d’examiner seulement mardi les questions de procédures. Les prévenus détenus dans le cadre de cette affaire ont finalement été remis en liberté et les effets des contrôles judiciaires maintenus pour les autres. La décision d’hier se lit donc comme des points de suspension judiciaire.
Sources : Sud Ouest
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