Spécialisés dans le vol de moteurs de bateau

Tribunal correctionnel de bordeaux, 5ème chambre, 12 juin 2012

Deux ressortissants roumains sont poursuivis pour avoir dérobé plusieurs moteurs de bateaux.

Ils étaient très mobiles et passaient de la côte Atlantique à la Méditerranée dans la même journée. De Gujan-Mestras, sur le bassin d’Arcachon, à Argelès-Sur-Mer (66), distant de plus de 500 kilomètres.

Hier, Caïus C, 34 ans, et Lazar R, 37 ans, devaient comparaître devant la 5e chambre du tribunal correctionnel de Bordeaux pour répondre de vols avec dégradation et en réunion. L’affaire a été renvoyée au mois prochain. Lazar R, écroué à la maison d’arrêt de Ploemeur, en Bretagne, a été interrogé par le président du tribunal, Alain Reynal, par système de visioconférence.

Il a nié les faits qui lui sont reprochés et il s’en expliquera lors de la prochaine audience où il sera présent. Caïus C, défendu par Maître Julien Plouton et présent hier, a toujours reconnu sa participation. Tous deux restent en prison d’ici leur prochaine comparution conformément aux réquisitions du procureur adjoint de la république, Gérard Aldigé.

L’affaire a vu le jour en septembre 2010. Les gendarmes de la base de Cazaux découvrent cinq bateaux qui ont été déplacés de leur ponton sur le canal situé en zone militaire. Les embarcations ont bougé de 500 mètres et leurs moteurs ont disparu. Un acte de malveillance est aussitôt privilégié car les câbles d’alimentation ont été sectionnés. Les moteurs d’une puissance de 90 à 115 cv représentent un préjudice de plus de 70 000 euros.

Les gendarmes passent les lieux au peigne fin et découvrent un short. Confié aux experts de la police technique et scientifique, il révèle une trace biologique appartenant à Caïus C, un ferrailleur de Saint-Etienne (42) déjà connu des services de police et de la justice. Quelques jours plus tard, les policiers du Commissariat d’Arcachon, constatent la disparition de six moteurs de bateaux dans le chantier naval de pressales.

Les voleurs ont procédé de la même façon.

Un rapprochement est naturellement établi avec l’affaire de Cazaux. En février 2011, deux autres moteurs se volatilisent sur le même secteur puis, c’est au tour de la société Nautic 33 à Gujan-Mestras d’être à son tour la cible des malfaiteurs au mois d’avril suivant. Des moteurs et divers accessoires sont dérobés pour un préjudice supérieur à 200 000 euros. La société Quai 222 à La Teste est également visitée.

Bilan : quatre moteurs et un fourgon retrouvé quelques semaines plus tard à Béziers, dans l’Hérault. Reconnu par un témoin au mois d’août, trois moteurs sont volés à Biscarrosse, puis d’autres encore à Quimper, dans le Finistère. Face à la recrudescence des faits, le parquet de Bordeaux ouvre une information judiciaire confiée à la juge d’instruction Marie-Noëlle Billaud.

Des opérations de police techniques permettent de découvrir que Caïus C et Lazar R se trouvaient sur le Bassin d’Arcachon au moment des vols. Un troisième individu est également identifié et formellement reconnu par un témoin. Au mois de décembre 2011, Caïus C et Lazar R sont interpellés dans le cadre de la commission rogatoire. Le premier, lors de sa garde à vue, reconnaît avoir participé, notamment à couper les câbles des moteurs qu’ils avaient chargés à bord d’un fourgon à destination de Béziers. Il aurait touché 250 euros de commission et serait rentré à Saint-Etienne. Ses complices étant chargés d’écouler la marchandise.

Face à la juge d’instruction, Lazar R a continué à nier, expliquant avoir des troubles de mémoire dus à un accident très grave. Il indiquait qu’il était à l’étranger au moment des vols. Le mois prochain, il devra s’expliquer avec son comparse à la barre du tribunal. Le président Reynal aura probablement beaucoup de questions à lui poser.


Sud-Ouest: Bassin d’Arcachon : spécialisés dans le vol de moteurs de bateau

 

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