Le cabinet saisi en défense pour trafic de faux billets

35 000 euros en faux billets de 50 ont été saisis par la police, qui a démantelé une équipe bien implantée. Trois suspects sont écroués.

L’affaire est emblématique de la lutte contre l’économie souterraine en zone de sécurité prioritaire (ZSP). Il s’agit d’une première de cette envergure sur la rive droite de Bordeaux.

Fausse monnaie et stupéfiants sont à l’origine des investigations conjointement menées par les policiers de la Sûreté départementale de la Gironde et ceux de la division des affaires économiques et financières de la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ).

Au total, 35 000 euros de faux billets de 50 ont été saisis ainsi que 11,3 kg de résine et 1,3 kg d’herbe de cannabis. Sept personnes ont été interpellées la semaine dernière au cours d’une vaste opération menée avec l’appui du Groupe d’intervention de la police nationale (GIPN).

Deux jeunes de 25 ans ont été mis en examen pour trafic de fausse monnaie et de produits stupéfiants et ont été placés en détention provisoire. Un troisième, âgé de 18 ans, à la tête d’un réseau de revente de cannabis, est aussi parti derrière les barreaux de la maison d’arrêt de Gradignan. Les quatre autres, également mis en examen, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

100 000 euros de faux billets

L’affaire a vu le jour au cours de l’été 2014. Les policiers de la Sûreté départementale découvrent un trafic de cannabis. Mais, lorsqu’ils tirent sur le fil, ils mettent également au jour un trafic de faux billets de 50 euros autour des quartiers de la Fraternité et Chalandon à Floirac.
Les enquêteurs s’intéressent à deux hommes de 25 ans, sans emploi, et dont l’un a tutoyé le football semi-professionnel au Stade Lavallois, dans le club belge de La Louvière, et a porté les couleurs de Libourne en 2010 et celles de Lormont en 2011.

Ces deux-là sont soupçonnés d’avoir effectué trois voyages en Italie pour acheter de la monnaie contrefaite fabriquée dans une officine située dans la région de Naples selon la méthode de l’offset, similaire à celle de l’impression des timbres ou des journaux.

Selon les constatations de la police, ils auraient bénéficié de la complicité d’une connaissance, un habitant de Lormont du même âge, chargé de la logistique. C’est lui qui se serait occupé de la réservation de l’avion jusqu’à Nice, de la location d’un véhicule pour effectuer un aller-retour rapide en Italie et de la réservation d’une chambre d’hôtel sur la Côte d’Azur. Les deux trafiquants auraient acquis 2 000 faux billets, soit 100 000 euros en fausses coupures.

Très avertis, les deux hommes parlaient en langage codé et évoquaient « quelque chose dans la boîte de médicaments » ou bien « un lourd billet dans la poche ».

Montres et vêtements de luxe

Les coupures, de très bonne facture, ont été écoulées sur la région bordelaise et certaines ont été détectées. Les policiers ont ouvert une quinzaine de procédures concernant de faux billets de 50 euros, tous issus de la même série de fabrication napolitaine.

Des petites mains du quartier ont été recrutées par les trafiquants pour revendre ces billets à la moitié ou au quart de leur valeur ou bien les écouler auprès de commerçants.
Un véritable business a été mis en place, générant une importante économie souterraine. Vivant seulement de prestations sociales, les principaux protagonistes de l’affaire affichaient un train de vie qui n’était pas en rapport.

Avec cet argent, ils ont flambé en s’offrant des voyages, des véhicules et autres soirées festives arrosées. Lors des perquisitions des domiciles des suspects, les enquêteurs ont trouvé des sacs, montres, chaussures et vêtements de luxe ainsi que des factures correspondant à près de 12 000 euros d’achats réglés en numéraire.

Leurs comptes en banque ont aussi été approvisionnés de manière douteuse avec des versements en espèces de plusieurs milliers d’euros.

La police, dans le cadre de la commission rogatoire de la juge d’instruction Marie-Noëlle B., a d’ores et déjà saisi deux berlines allemandes et 15 000 euros. Mais les enquêteurs ont surtout découvert 35 000 euros en faux billets cachés dans un box, qui leur ont permis de ficeler la procédure.

 


Sud-ouest 29/01/2015: un trafic de faux billets venus d’Italie

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