« Le dialogue entre victimes et auteurs ne permet pas de tout pardonner, mais de comprendre le cheminement de chacun », confiait Madame S. cliente du cabinet, au cours de cette procédure.
Cette justice restaurative, autrefois appelée justice réparatrice, est encore très rare en France, au grand désarroi d’Emilie Matignon de l’IFJR1.
En effet, cette dernière indique que selon des études, près de 90% des participants à des rencontres de ce type sont très satisfaits.
Cette procédure provient d’Europe du Nord, particulièrement du Canada et de la Belgique, où elle est davantage ancrée.
Pourtant, la justice restaurative est inscrite dans la loi française depuis 2014.
Ainsi, l’enjeu aujourd’hui est de l’étendre au sein du territoire.
Sur la base du volontariat, quatre personnes se sont rencontrées à l’occasion de six rendez-vous de trois heures chacun.
Ainsi, au cours de ces rencontres préparés en amont et sécurisés, se faisaient face :
Par le biais d’un bâton de parole, symbolisé par un cercle circulant d’individu en individu, chaque personne s’exprimait avec la certitude de ne pas être interrompu.
L’objectif principal de cette procédure dite « réparatrice » consiste à faire dialoguer victimes et auteurs d’infractions afin de :
Madame S., qui s’était vue mourir après la tentative d’assassinat dont elle avait été victime sur son lieu de travail, participait à la réunion.
A ce titre, elle exprimait le bien que lui avait apporté cette procédure, étant parvenue à s’exprimer sur ce qui lui était arrivé. En parler était devenu une nécessité malgré les années passées.
Grâce à ces dialogues, victimes comme auteurs trouvent des réponses à leurs questions trop longtemps passées sous silence.
Ainsi, l’une des victimes se délivrait de sa culpabilité grâce à l’un des auteurs d’agression, désormais convaincue de ne pas être responsable des violences qu’elle avait subies.
En parallèle, un auteur déclarait que « rencontrer des victimes vous fait réfléchir ».
De plus, il exprimait s’être senti rassuré d’avoir enfin été considéré comme une personne et non comme un agresseur.
En effet, pour les auteurs, « ces rencontres apportent énormément en terme d’empathie », soulignait l’un deux.
Il ajoutait également : « vous êtes confronté aux drames psychologiques qu’endurent les victimes. Vous vous imaginez à leur place, vous vous remettez en question. ».
Cette justice restaurative agit alors comme un apaisement général tant pour les victimes que pour les auteurs.
Par ailleurs, elle permet de les guider de façon plus sereine vers le chemin de la résilience.
1 Institut Français pour la Justice Restaurative
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