VINS de Bordeaux : Vols de grands crus classés en Bande Organisée : notre client remis en liberté à la barre du tribunal !

Vols de grands crus classés en bande organisée: l’heure du jugement

Tribunal correctionnel de Bordeaux, JIRS, audience du 2 au 3 Décembre 2021

Madame le Procureur de la république avait été très claire dans ses réquisitions :

Ce dossier de vols de grands crus bordelais était le premier d’une série à venir devant la juridiction correctionnelle statuant en matière de délinquance organisée.

Les peines se devaient donc d’être exemplaires.

En effet depuis quelques mois déjà des vols de grands crus classés avaient frappées certaines grandes propriétés viticoles ainsi que des négociants en vin.

Dans cette affaire dix prévenus comparaissaient devant le Tribunal correctionnel pour des faits de vols de grands crus classés et autres vins en bande organisée requalifiés en vols aggravés et recel de vol.

Ce sont les entrepôts d’un négociant en vin réputé qui avaient été visés.

Trois cambriolages successifs avaient été ainsi réalisés le temps d’un week-end de la mi-septembre 2020.

Plus de 1500 bouteilles avaient été subtilisées.

Exclusivement issus de grands crus bordelais tels:

  •  Mouton Rothschild,
  • Haut Brion,
  • Pétrus,
  • Ducru-beaucaillou
  • et autres grands Margaux.

Les cambrioleurs avaient manifestement bénéficié de solides informations. En effet, ils avaient été à même de déjouer le système de surveillance particulièrement élaboré de l’entrepôt.

Mis sur la piste des voleurs via un renseignement anonyme, des investigations téléphoniques poussées permettaient de les identifier. Ils étaient interpellées en même temps que le receleur et le revendeur d’une partie du butin.

Ce dernier avait entre-temps été expédié à Hong Kong.

Le montant total du préjudice était évalué à plus de 2 200 000 € en valeur marchande.

C’est donc une peine très lourde qui était demandée contre notre client par Madame le procureur de la république dans son réquisitoire.

Ce dernier était présenté comme le chef des voleurs.

Quatre années de prison étaient requis contre lui avec maintien en détention.

En effet, celui-ci comparaissait détenu à l’audience après un an de détention provisoire.

Dans le cadre de notre plaidoirie, nous avons demandé au tribunal de ne pas céder à la tentation de l’exemplarité. Mais de s’en tenir aux faits et la réalité de l’implication de notre client.

Il s’agissait notamment de mettre en évidence les failles et lacunes de cette enquête. En effet, si les auteurs du cambriolage avaient rapidement été identifiés ce n’était pas le cas de leurs commanditaires.

Les cambrioleurs bénéficiaient en effet d’informations précisés qui ne pouvaient leur avoir été fournies que par des tiers ou de possibles commanditaires.

Or, seules les petites mains comparaissaient devant le Tribunal correctionnel.

Nous avons également demandé au Tribunal de relever que les réquisitions étaient inversement proportionnelles au niveau d’enrichissement généré par ces faits pour chacun des protagonistes. Il était en effet requis des peines bien inférieures à l’encontre des receleurs. Pourtant, l’enquête avait mis en évidence qu’ils étaient les principaux bénéficiaires d’un point de vue financier de ces cambriolages.

Le Tribunal a manifestement tenu compte de ces éléments. Les peines prononcées à l’encontre de l’ensemble des prévenus sont mesurées. Et parfaitement adaptées à leur niveau d’implication.

S’agissant de notre client, les réquisitions étaient écartées.

La peine prononcée à son encontre est largement revue à la baisse :

trois ans de prison dont deux ans assortis d’un sursis probatoire.

Compte tenu de la détention provisoire que ce dernier avait d’ores et déjà été effectué il était immédiatement remis en liberté à l’issue de l’audience.

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