Tribunal correctionnel de Libourne, comparution immédiate, 29 octobre 2013
Hier, quatre prévenus ont été déférés en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Libourne au terme de leur garde à vue. Ils étaient soupçonnés, notamment, d’avoir dérobé un pistolet-mitrailleur h4 et des sacs contenant, entre autres, des gilets pare-balles appartenant à des gendarmes.
Ces derniers au nombre de trois, interviennent ce dimanche matin du 27 octobre à la salle des fêtes de bayas, dans le canton de Guîtres. Il est 4 h 25 lorsque les trois militaires du peloton de surveillance et d’intervention (psig) arrivent sur les lieux. « La fiesta », selon Pierre Pétriat qui préside ce tribunal, a dégénéré. Les mailles du service d’ordre ont laissé entrer plus de monde que prévu, et bientôt, des échauffourées éclatent.
Les trois gendarmes, appelés sur les lieux, tentent d’apaiser les esprits. Pendant ce temps, quatre jeunes hommes âgés de 20 ans, 23, et 26 ans, originaires de Libourne, Abzac, Saint-Seurin-sur-l’Isle et Bruges, tous largement en état d’ébriété, « font une mauvaise blague », selon maître Julien Plouton qui défend le jeune homme ayant ouvert le coffre du véhicule.
Et l’avocat de pointer également l’ « énorme bourde » des gendarmes qui n’ont pas verrouillé le coffre du véhicule à l’intérieur duquel se trouvait le pistolet-mitrailleur et qui ont tenté de maitriser une centaine de jeunes sans appeler le moindre renfort.
« Il y a d’un côté des fautes pénales que le tribunal sanctionnera mais il ne doit pas oublier l’erreur humaine, la faute de service, qui est malgré tout à l’origine de cette procédure ».
Tout a été mis en œuvre pour retrouver rapidement le pistolet-mitrailleur, « une arme de guerre », précise le procureur Anne Cécile Dumonteil. Il sera finalement rapidement retrouvé enrubanné de cellophane et enterré par les soins d’un des quatre. Les empreintes génétiques relevées sur le sac laissé sur place trahissent les auteurs déjà fichés et condamnés plusieurs fois.
Il restait au tribunal à évaluer les responsabilités exactes de chacun. Entre ceux qui avaient volé les sacs, le premier dont on retrouvera les empreintes sur le coffre resté ouvert de la voiture et le second qui a jeté le sac contenant l’arme ; et les deux autres qui l’ont ramassée puis transportée à bord de leur voiture, avant que leur comparse décide l’enterrer.
Voulait-il garder l’arme ? C’est ce que soupçonne la procureur qui ne croit pas à la mauvaise blague, certaine que les prévenus savaient ce qu’ils volaient, et convaincue que l’homme qui a enterré le pistolet-mitrailleur avait l’intention de le garder. « J’ai paniqué », se défend le jeune homme pour expliquer son geste qu’il dit regretter.
Le tribunal a finalement prononcé des peines de prison ferme allant de 24 mois dont 6 mois assortis d’un sursis avec mise à ‘épreuve pour le jeune homme ayant ouvert le coffre du véhicule de gendarmerie à 36 mois ferme pour celui ayant volé l’arme.
Sud-Ouest – Gironde : vol d’un pistolet-mitrailleur a des gendarmes en intervention
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