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Trafic de stupéfiants dans la cité des écus au Bouscat : la ruche 33110 n’est pas un nid de frelons

  • Photo du rédacteur: Julien Plouton - Avocat à la Cour
    Julien Plouton - Avocat à la Cour
  • 19 oct. 2023
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 5 mars

Le cabinet Julien Plouton s’est illustré par son intervention proactive et humaine dans une affaire complexe de trafic de stupéfiants survenue dans la cité des écus, en plein cœur du Bouscat (Proximité de Bordeaux). L’audience, qui s’est tenue devant le Tribunal correctionnel de Bordeaux (JIRS) les 12 et 13 octobre 2023, a permis de décrypter un dossier où les méthodes de vente se rapprochent autant d’un marketing sophistiqué que d’un trafic organisé.

Contexte et Déroulement de l’Enquête

Un Renseignement Anonyme au Cœur de l’Affaire

L’enquête a débuté sur la base d’un renseignement anonyme d’une précision inédite, identifiant trois individus à la tête du trafic et désignant notamment notre client comme gestionnaire du point de deal. Ce témoignage a permis de lancer des surveillances et la sonorisation de deux véhicules utilisés par le suspect, confirmant ainsi la réalité d’un trafic de stupéfiants en plein centre de la cité des écus.

Une Opération de Grande Envergure

L’intervention des forces de l’ordre a conduit à l’arrestation d’une douzaine de personnes et à la saisie d’importantes sommes d’argent, d’armes et de produits stupéfiants (cannabis et cocaïne). Les écoutes téléphoniques ont démontré que le trafic s’appuyait sur des lieux de stockage pour le produit et l’argent, avec une logistique reposant sur des recharges régulières du point de vente ainsi que sur l’implication de jeunes recruteurs et guetteurs.


Un Trafic aux Allures de Marketing Moderne

Des Techniques Publicitaires Inédites

Au-delà du cadre habituel des trafics de stupéfiants, ce dossier se distingue par l’utilisation des réseaux sociaux et d’outils numériques pour gérer et promouvoir l’activité illicite. Trois lignes Telegram – dont une entièrement dédiée à la vente de cocaïne – ont été mises au jour. Les organisateurs, dans une stratégie rappelant le monde de la publicité, diffusaient des campagnes vantant la qualité des produits, offrant des remises en fonction du volume des commandes, et organisant même des jeux concours avec distribution de T-shirts arborant fièrement le logo « la ruche 33 ».

Une Esthétique Ambiguë

Des flyers publicitaires et des emballages au graphisme soigné, aux couleurs chatoyantes dignes d’une confiserie, ont également été saisis. Ces éléments témoignent d’un modèle économique où le culte du profit se mêle à une stratégie de communication empruntée aux techniques de marketing traditionnelles.

L’Intervention Proactive du Cabinet Plouton

Une Analyse Fine des Éléments de Preuve

Face à l’accumulation de preuves – écoutes téléphoniques, sonorisations des véhicules et géolocalisation des lignes Telegram – le cabinet Julien Plouton a vigoureusement contesté la construction intellectuelle établie par les enquêteurs et le magistrat instructeur.


  • Contestation du Rôle Attribué au Client :

    Bien que quelques écoutes aient partiellement reconnu le rôle de gestionnaire, une analyse exhaustive a révélé l’existence d’un fonctionnement horizontal du réseau, où les échanges de conseils et directives entre pairs étaient la norme.

  • Examen de la Ligne Telegram :

    L’analyse des messages et des « Fadettes » a mis en évidence que la gestion de la ligne destinée à la vente de cocaïne impliquait plusieurs individus, remettant en question l’attribution exclusive des faits à notre client.

Une Défense Fondée sur l’Équité et la Réalité des Faits

Issu d’un milieu social difficile, marqué par des expériences traumatisantes et une précarité avérée – comme en témoigne son expulsion par voie d’huissier – notre client se trouvait dans une situation d’urgence qui, selon Laurent Gaude, illustre « la gifle des pauvres ». Le cabinet Plouton a ainsi souligné que, contrairement aux accusations, il n’existait aucune preuve d’un rôle prépondérant ou d’un climat d’intimidation au sein du réseau.

Les Conséquences Judiciaires et la Sentence

Un Verdict Réajusté par le Tribunal

Le tribunal correctionnel, en se plaçant sur un terrain de cohérence, a choisi d’écarter les réquisitions initiales du procureur (6 ans de prison) au profit d’une peine mixte de 5 ans, dont 2 ans assortis d’un sursis probatoire. Cette décision, tenant compte de 18 mois de détention provisoire déjà effectués, permet à notre client de solliciter dès à présent un aménagement de peine, conditionné par la présentation d’un projet de sorite cohérent devant le juge de l’application des peines.

L’Impact de la Défense Proactive

La défense a su démontrer que le dossier ne reposait pas sur des faits isolés, mais sur un ensemble d’éléments complexes qui remettaient en cause la gravité initialement attribuée au comportement du client. Par une stratégie fondée sur une lecture fine des preuves et une contestation des éléments incriminants, le cabinet Plouton a prouvé son engagement en faveur d’une justice équitable.



Conclusion : Une Défense à la Fois Humaine et Stratégique

L’intervention du cabinet Julien Plouton dans cette affaire de trafic de stupéfiants illustre parfaitement la capacité d’une défense proactive à recontextualiser des faits complexes et à défendre avec humanisme un individu plongé dans un environnement difficile. En s’appuyant sur une analyse minutieuse des preuves – des écoutes téléphoniques aux pratiques marketing illicites – et en rappelant la dimension sociétale du phénomène, le cabinet a su faire entendre sa voix et obtenir une décision de justice mesurée et juste.


Pour en savoir plus, consultez l’article du Figaro et les extraits de la plaidoirie de Maître Plouton.

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