Responsabilité médicale : le Cabinet obtient près de 35 000 euros pour son client victime d’une erreur de diagnostic
- Julien Plouton - Avocat à la Cour

- 13 janv. 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 févr.
Le 10 novembre 2014, Monsieur D. a subi une chute dans les escaliers de son domicile, entraînant une série de prises en charge aux urgences du CHU de Bordeaux pour des douleurs à la cheville. Initialement diagnostiqué d’une entorse bénigne, le diagnostic a été confirmé lors d’un second passage, malgré la persistance et l’aggravation des douleurs. Ce n’est qu’après un troisième recours aux urgences qu’une fracture comminutive du talus gauche – avec suspicion d’arrachement de la malléole interne – a été diagnostiquée, révélant un retard préjudiciable dans la prise en charge.
Contexte de l’Affaire
Les Faits et le Diagnostic Retardé
Premiers Passages aux Urgences :
Monsieur D. se rend d’abord aux urgences pour des douleurs à la cheville et reçoit un diagnostic d’entorse bénigne, qui est confirmé lors d’un second passage.
Évolution de l’État de Santé :
Face à des douleurs persistantes et croissantes, Monsieur D. consulte pour la troisième fois, où le diagnostic d’une fracture comminutive du talus gauche est finalement posé. Ce retard de diagnostic est directement imputable à une mauvaise interprétation des examens radiologiques réalisés aux urgences.
Intervention du Cabinet
Le Cabinet a saisi le Tribunal administratif de Bordeaux afin de :
Désigner un Expert Judiciaire :
Pour évaluer précisément le préjudice subi par Monsieur D.
Obtenir un Avis Médical :
Sur une éventuelle faute médicale commise par le CHU de Bordeaux dans l’établissement du diagnostic.
L’expertise a révélé que les examens radiologiques, réalisés à deux reprises, étaient parfaitement interprétables et que l’erreur de diagnostic avait conduit à des prescriptions thérapeutiques erronées. L’expert a conclu que cette faute médicale était la cause directe et exclusive d’un préjudice d’ankylose de la tibio-talienne avec pseudarthrose.
Décision du Tribunal Administratif
Le Tribunal administratif de Bordeaux, dans son jugement du 4 janvier 2022 (Dossier n° 1906055-5), a :
Reconnu la Faute Médicale :
En caractérisant la mauvaise interprétation des examens radiologiques et l’erreur de diagnostic du CHU.
Condamné le CHU à Indemniser Monsieur D. :
À hauteur de 35 000 euros, montant incluant les frais d’expertise avancés par le requérant durant la procédure.
Cette décision reconnaît l’impact direct du retard de diagnostic sur la santé de Monsieur D. et met en exergue la responsabilité du CHU de Bordeaux dans la survenue du préjudice.
Conclusion
Le Tribunal administratif de Bordeaux a jugé que la faute médicale, par son retard de diagnostic et ses conséquences sur la prise en charge de Monsieur D., était la cause exclusive d’un préjudice grave, justifiant ainsi une indemnisation de 35 000 euros. Ce jugement souligne l’importance d’une interprétation rigoureuse des examens radiologiques et d’une réactivité accrue dans la prise en charge des patients.



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