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Défense d'une jeune femme victime de viol en réunion

  • Photo du rédacteur: Julien Plouton
    Julien Plouton
  • 21 nov. 2024
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 févr.

Intervention en partie civile dans une affaire de viol devant la Cour criminelle départementale de la Gironde.

Toutes les victimes de viol n’ont pas le courage ni la force de figures emblématiques comme Gisèle Pélicot. La jeune fille que nous défendions, âgée d’une vingtaine d’années, manquait de cette expérience de vie. Il n’était pas envisageable pour elle d’affronter les regards des amis et de la famille des accusés. Le poids des regards des magistrats professionnels et des accusés étant déjà suffisamment lourds et difficiles à affronter.

Le déroulement de l’audience

Le courage dans un procès à huis clos

Malgré sa peur, notre cliente s’est présentée à l’ouverture de ce procès à huis clos, affrontant deux jours d’audience durant lesquels elle a dû écouter les explications des accusés. Des récits parfois surréalistes et d’un autre temps ont fait écho dans la salle.

Les circonstances des faits

La jeune femme passait sa soirée aves des amis dans un bar dansant du quartier des bassins à flot à Bordeaux. Elle y rencontrait les 2 accusés. Passablement alcoolisée, elle finissait par les embrasser à tour de rôle, sous forme de jeu, en notant celui qui embrassait le mieux.  Les 2 hommes indiquaient alors devoir retourner à leur véhicule pour y récupérer de l’argent afin d'acheter des consommations et proposaient à la jeune femme de les accompagner.  Ils reconnaitront finalement qu'il s'agissait d'un prétexte pour attirer la jeune femme à l'extérieur car ils nourrissaient déjà le dessein d'obtenir un rapport sexuel avec elle. Arrivés au véhicule, l’un des hommes l’aurait forcée à entrer dans l'habitacle où, ensuite rejoints par le second, ils lui auraient imposé des relations sexuelles brutales. En larmes et sous le choc, elle parvenait à s’échapper et était secourue par des passants qui alertaient la police. Les deux hommes étaient interpellés quelques heures après les faits.

La défense des accusés et la culture du viol 

Les déclarations des accusés face aux preuves médico-légales

Lors du procès, malgré des preuves médico-légales concordantes avec les déclarations de la jeune femme, les accusés ont affirmé qu’elle était consentante et parfaitement lucide. Bien que présentant des versions totalement contradictoires, les deux hommes s’accorderont pour indiquer que si la jeune fille avait pu dire non à plusieurs reprises, ces non n’auraient pas été énoncés de façon suffisamment claire et ferme pour les convaincre de son absence de consentement !

L’analyse de l’expert psychiatre

Un tel positionnement, qui laisse songeur, conduira l’expert psychiatre à conclure que les accusés n’intégraient pas les normes sociales ni la notion de consentement.


Verdict et appel

Après deux jours de débats et un délibéré rapide, la Cour criminelle départementale a rejeté les explications des accusés. Bien que ces derniers aient un casier judiciaire vierge et une situation familiale stable, ils ont été condamnés respectivement à 11 et 12 ans de prison et demeurent en détention. Un immense soulagement pour notre cliente qui n'a cessé d'être traversée par l'angoisse de ne pas être entendue. L'un des deux accusés a néanmoins formé un recours contre cette décision, un second procès pourrait avoir lieu en appel.

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