Huit ans de prison pour les braqueurs de la bijouterie Prévôt
- Cabinet Plouton

- 21 juin 2014
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 sept.
La cour d'assises de la Gironde a rendu son verdict hier dans l'affaire du braquage de la bijouterie Prévôt commis le 12 mars 2012 à Bordeaux. Après six heures de délibération et une semaine d'audience, les jurés et magistrats ont condamné les quatre accusés à huit ans de prison, une peine inférieure aux douze ans requis par l'avocat général.
Les faits et notre intervention dans cette affaire
Le 12 mars 2012, vers 10 h 45, trois hommes armés de pistolets, le visage dissimulé par des masques et des perruques, avaient fait irruption dans la bijouterie Prévôt, rue Franklin à Bordeaux. Le personnel, menacé, avait été aussitôt ligoté par deux des braqueurs tandis que le troisième remplissait un sac de bijoux. Une employée, sous le choc, avait perdu connaissance.
Alertée par un voisin, la police était intervenue en moins d'une minute. Les trois malfaiteurs s'étaient enfuis par les toits après avoir abandonné leur butin et un pistolet automatique de calibre 7,65 mm. Ils avaient été interpellés en moins de trente minutes dans une rocambolesque chasse à l'homme. L'un d'entre eux, blessé après un saut de cinq mètres, avait été hospitalisé avant d'être placé en garde à vue.
Notre cabinet a assuré la défense pénale de Redouane El K., 23 ans aujourd'hui, ancien footballeur professionnel du centre de formation de l'AS Saint-Étienne. Originaires de la banlieue lyonnaise, les trois braqueurs — Azzedine B., 26 ans diplômé, Salah B., 23 ans avec un petit casier judiciaire, et Redouane El K. — avaient choisi Bordeaux « un peu par hasard » pour commettre ce vol avec violence, la bijouterie ayant été repérée sur Internet.
Le procès et les preuves scientifiques
Cette affaire, jugée en cour d'assises, présentait une particularité : Nabil S., le chauffeur présumé, contestait fermement sa participation aux faits. Arrêté plus d'un an après le braquage, il n'avait jamais été vu à proximité de la bijouterie Prévôt, ni même à Bordeaux.
Hier encore, à l'issue des débats, ce dernier a une nouvelle fois clamé son innocence : « J'ai toujours dit la vérité. Je n'ai rien à voir dans cette histoire de braquage. La seule bêtise que j'ai commise, c'est d'avoir touché ce véhicule. »
Cependant, des éléments scientifiques ont permis aux enquêteurs et à la justice d'affirmer le contraire. L'empreinte de son index gauche avait été découverte sur l'écran d'un téléphone se trouvant dans le coffre de la Peugeot 206 utilisée par Salah B. et Azzedine B. Son ADN avait également été retrouvé sur les lacets et la languette d'une chaussure de sport, sur la bandoulière d'un sac, ainsi que sur le levier de vitesse d'une Peugeot 4007 qui avait servi à conduire les braqueurs dans le centre-ville de Bordeaux.
La défense, représentée par Mes Philippe Screve et Hazera, avait plaidé l'acquittement sur la base du doute. Jeudi, ils avaient fait part de leur crainte : « Dès le début, la messe était dite dans ce dossier. Mais montrez-vous prudents et rigoureux dans votre analyse », avaient déclaré les avocats à l'attention des jurés.
L'avocat général Yves Squercioni avait quant à lui la certitude de la culpabilité de Nabil S. Le magistrat avait même suggéré dans son réquisitoire que le chauffeur, ayant appris que ses complices s'étaient fait prendre, était monté dans un train le lendemain matin à 5 h 10 pour rejoindre Paris à 8 h 30 et partir ensuite pour Lyon.
Les condamnations et les regrets exprimés
Les jurés n'ont pas adhéré à la version de Nabil S. et ont rejeté la thèse de la défense. Ils n'ont pas fait de distinguo entre les trois braqueurs et leur chauffeur présumé, infligeant la même peine de huit ans de prison à l'encontre de Redouane El K., Azzedine B., Salah B. et Nabil S.
Hier, tous se sont encore excusés auprès des employés de la bijouterie, encore traumatisés par cette agression. Ces victimes avaient subi un préjudice moral important lors de ce braquage à main armée.
« C'est la première fois que j'ai un problème avec la justice et ce sera la dernière », a promis Redouane El K. « Je regrette mon erreur et le mal que j'ai fait. Mais je vais tout faire pour remonter la pente », a assuré Azzedine B. « Je regrette aussi et souhaite maintenant emprunter un autre chemin », a annoncé Salah B.
Hier soir, ils sont retournés en prison pour purger leur peine de huit ans, inférieure aux réquisitions de douze ans demandées pour ce braquage retentissant qui avait mobilisé d'importants moyens policiers dans le centre-ville de Bordeaux.
Notre cabinet continue d'accompagner nos clients dans leurs démarches judiciaires. Pour toute question relative à la défense pénale, n'hésitez pas à prendre rendez-vous avec notre équipe.



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