Trafic de stupéfiants à Libourne et Castillon : une défense active dans un procès tentaculaire
- Andéol Brachanet - Avocat à la Cour
- 10 juil.
- 3 min de lecture
Le 8 juillet 2025, le tribunal judiciaire de Libourne a rendu ses décisions dans le cadre d’une vaste affaire de trafic de stupéfiants entre Libourne et Castillon-la-Bataille. Le cabinet Plouton a assuré la défense d'un des prévenus Monsieur A. Ce dossier tentaculaire, qualifié de « procès XXL » par plusieurs avocats de la défense, reposait essentiellement sur des écoutes téléphoniques, des vidéosurveillances et des échanges numériques, mais sans saisies directes de drogue ou d'argent liquide.
Dix prévenus — huit hommes et deux femmes — comparaissaient dans ce dossier qui mettait en cause un trafic de cannabis et de cocaïne supposé, organisé localement mais surveillé depuis plusieurs mois par les forces de l’ordre. L’opération de démantèlement, coordonnée et massive, avait mobilisé 150 gendarmes le 2 juin 2025 dans les deux communes, avec de nombreuses interpellations simultanées. Treize personnes avaient été placées en garde à vue, dont Monsieur N A, alias "Nono".
Le profil de Monsieur A et les enjeux de sa défense
Maître Andéol Brachanet, avocat au sein du Cabinet Plouton, assurait la défense de Monsieur A, présenté par le parquet comme le principal fournisseur castillonnais. Son nom apparaissait dans de nombreuses écoutes téléphoniques, et il était abordé par de multiples clients. Lors des perquisitions à son domicile, les enquêteurs avaient saisi 195 grammes de résine de cannabis, une balance, un couteau, 300 euros en liquide et un téléphone qu’il a refusé de déverrouiller.
À l’audience, il a contesté les faits, affirmant « dépanner des amis, avec leur argent ». Maître Brachanet a mis en avant le profil atypique de son client, placé sous curatelle renforcée et reconnu handicapé, soutenant que cette situation était incompatible avec un rôle de chef de réseau structuré.
Le tribunal a tenu compte des éléments de personnalité mis en avant par notre cabinet pour la défense de Monsieur A. Ce dernier a in fine été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, ainsi qu’à une interdiction de paraître à Castillon. Cette peine est significativement en deçà des réquisitions initiales et la partie ferme a été immédiatement aménagée en détention a domicile sous surveillance électronique. Ce qui a permis a Monsieur A de ne pas rester en maison d'arrêt de à l'issue de l'audience.
Une audience marathon et un dossier à haute complexité
Le procès du 8 juillet s’est tenu sur plus de huit heures. Les dix prévenus étaient âgés de 19 à 36 ans, souvent déscolarisés, sans emploi stable ou marqués par des parcours de vie heurtés. Plusieurs ont affirmé n’être que des intermédiaires ou de simples "dépanneurs".
La procureure, Madame Loïs Raschel, a souligné que malgré un faible butin saisi (329 g de résine et 1 215 €), il s’agissait d’un "trafic à ciel ouvert", bien implanté autour de la place Orus à Castillon. Elle a insisté sur la structuration croissante des réseaux en milieu rural et le développement du trafic de cocaïne.
Les peines prononcées sont allées du sursis simple à trois ans d’emprisonnement avec sursis partiel, accompagnées dans certains cas de travaux d’intérêt général, interdictions de contact, ou interdiction de paraître dans certaines communes.
Enjeux judiciaires contemporains : preuve numérique et matérialité
Ce dossier soulève des questions majeures pour la défense pénale moderne :
Peut-on condamner lourdement en s’appuyant principalement sur des écoutes téléphoniques et des échanges numériques, sans preuve directe de transaction ?
Quelle place accorder à la fragilité psychique ou sociale d’un prévenu dans l’analyse de son rôle supposé ?
Le Cabinet Plouton s’attache à défendre rigoureusement les droits fondamentaux dans ces affaires complexes, où l’équilibre entre prévention, exemplarité et respect des libertés doit rester une exigence constante.
Revue de presse :
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