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Accident mortel de la circulation causé par une personne âgée : de la nécessaire réforme du permis de conduire

  • Photo du rédacteur: Julien Plouton - Avocat à la Cour
    Julien Plouton - Avocat à la Cour
  • 4 sept. 2023
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 sept.

Sur une route départementale, un homme de 93 ans est impliqué dans un accident mortel de la circulation. Longiligne, voûté, la mémoire vacillante, il peine à reconstituer le déroulé des événements lorsqu’il comparaît comme prévenu. Ce jour‑là, parti faire des courses, il manœuvre son véhicule et, par imprudence, percute un ouvrier chargé de l’alternance de la circulation, posté à l’arrière d’un camion technique derrière des plots de sécurité. La victime décède une semaine plus tard ; l’expertise psychiatrique relève une importante diminution cognitive préalable au décès. Dans ce type de dossier, le cadre protecteur de la loi Badinter irrigue l’indemnisation civile de l’accident de la circulation.


Notre intervention

Notre Cabinet Plouton intervient pour la famille de la victime — ses deux parents, son épouse et ses cinq frères et sœurs — afin d’obtenir la juste réparation de l’ensemble des préjudices. Le volet pénal a conduit à un renvoi sur intérêts civils : l’enjeu est désormais de chiffrer et d’allouer, devant la juridiction civile, les postes d’indemnisation au bénéfice des proches. Notre approche mêle reconstitution précise des faits, préparation des expertises et accompagnement procédural continu (voir J’ai RDV pour une expertise médicale : comment bien préparer mon dossier ?).


Intérêts civils : préjudices invoqués

Au‑delà du retentissement immédiat, la famille sollicite la réparation de préjudices personnels et autonomes : préjudice d’affection (perte et chagrin des proches), préjudice d’accompagnement (soutien et charges durant la fin de vie), préjudice d’attente et d’angoisse (souffrance liée à l’incertitude de l’issue), préjudice d’angoisse de mort imminente (terreur ressentie par la victime avant le décès) et souffrances endurées – le pretium doloris, lorsque l’état de conscience l’a permis. Le Cabinet Plouton agit pour articuler ces chefs de demande avec les éléments médicaux et les situations économiques, notamment lorsque l’épouse dépendait des revenus de la victime (voir aussi Victimes de délits ou de crimes et Accidents de la route).


Peine et dimension sociétale

La question d’une peine pénale proportionnée se pose avec acuité lorsque l’auteur, très âgé, présente une responsabilité atténuée par ses déficits. Dans un tel contexte, certains estiment que la peine « n’a plus beaucoup de sens ». Notre rôle, à ce stade, est d’assurer que l’indemnisation civile reflète fidèlement les atteintes subies, indépendamment du quantum de peine.

Au‑delà du cas d’espèce, le débat public connaît des évolutions concrètes. Le 1er avril 2025, une proposition de loi portée par Frédéric Valletoux et co‑signée par 85 députés a relancé l’idée d’une visite médicale obligatoire pour conserver le permis : tous les 15 ans pour l’ensemble des conducteurs et tous les 5 ans à partir de 70 ans (voir l’article de presse : https://www.ladepeche.fr/2025/04/01/permis-de-conduire-bientot-une-visite-medicale-obligatoire-tous-les-15-ans-pour-tous-et-tous-les-5-ans-pour-les-seniors-12607735.php).


Parallèlement, au niveau européen, l’obligation généralisée a été débattue puis écartée en 2024, les États restant libres d’adapter leurs dispositifs. Quelles que soient les options retenues, l’enjeu reste double : prévenir les accidents (aptitude, dépistage, aménagements) et protéger les victimes par une réparation intégrale et rapide.


À suivre

Le dossier se poursuit sur le terrain des intérêts civils : la juridiction examinera les demandes d’indemnisation au vu des expertises et des pièces justificatives. Pour un accompagnement dans un dossier similaire, vous pouvez contacter le Cabinet Plouton ou prendre rendez‑vous.

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