Justice a été rendue pour une femme victime de violences conjugales habituelles et accusée par son ex-compagnon policier des mêmes faits
- Julien Plouton - Avocat à la Cour

- 19 juil. 2019
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 juin
Maître PLOUTON et Maître BLAISE sont intervenus au cours de deux audiences devant le Tribunal Correctionnel de BORDEAUX. Ils défendaient une femme victime de violences conjugales habituelles pendant plus d'un an par son ex-conjoint, tout en la protégeant contre les accusations réciproques portées par ce dernier.
À l'issue d'une première audience le 13 mars 2019, le Tribunal avait ordonné une expertise psychiatrique pour les deux parties, reportant l'examen de l'affaire au 12 juin 2019.
Le jugement du Tribunal
Lors de la seconde audience, le Tribunal Correctionnel de BORDEAUX a rendu sa décision :
Monsieur L., fonctionnaire de police, a été condamné à 8 mois d’emprisonnement avec sursis pour violences conjugales habituelles sur son ex-compagne, Madame M. Il a été jugé entièrement responsable et condamné à lui verser 7 500 euros de dommages et intérêts. La condamnation ne sera pas inscrite à son casier judiciaire.
Madame M. a été relaxée des mêmes faits qui lui étaient reprochés par son ex-conjoint.
Une analyse surprenante du Parquet
Il est à noter que Monsieur L. avait directement cité Madame M. à comparaître, alors même que le parquet avait initialement classé sa plainte sans suite. De manière surprenante, le Procureur de la République a critiqué Madame M. à l'audience :
Il lui a reproché de ne pas avoir dénoncé les faits plus tôt et d’avoir reproduit un schéma conjugal antérieur, y voyant une forme de "responsabilité partagée".
Cette vision, contredite par les preuves du dossier, ignore la complexité du cycle des violences. Le Président du Tribunal a d'ailleurs confronté Monsieur L. aux soixante ecchymoses de colorations diverses sur le corps de la victime, preuves du caractère répété des sévices.
Une victoire pour la reconnaissance des victimes
Heureusement, le Tribunal n'a pas suivi l'analyse du parquet. Il a su écouter la parole de Madame M., lui permettant de s'extraire de l'emprise physique et psychologique de son compagnon.
Bien que Monsieur L. ait fait appel de sa condamnation, cet appel ne remet pas en cause l'innocence de Madame M., qui est désormais définitivement reconnue. Le Cabinet de Maître PLOUTON, engagé dans la lutte contre les violences faites aux femmes, se félicite de cette décision qui a pleinement reconnu le statut de victime de sa cliente.
Pour en savoir plus sur la couverture médiatique de cette affaire, lisez l’article de Sud Ouest : « Bordeaux : ils se renvoient l'accusation de violences conjugales ».



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