Agression à la machette : de l’urgence à la réparation intégrale, notre cabinet intervient.
- Cabinet Plouton

- 24 sept.
- 4 min de lecture
Tribunal Judiciaire — Jugement sur intérêts civils du 5 septembre 2025
Le 9 juillet 2020, en plein après-midi, notre client est violemment agressé à l'arme blanche, rue du Mirail, en plein centre de Bordeaux. Les coups, d'une grande brutalité, atteignent la main, l'avant-bras droit, le thorax et la cuisse gauche, nécessitant une intervention chirurgicale en urgence.
Dans les heures qui suivent, le cabinet de Maître Julien PLOUTON engage les premières démarches utiles en tant qu'avocat pour victimes de délits ou de crimes : constitution de partie civile, sécurisation des éléments médicaux et des témoignages. Quelques jours plus tard, le 13 juillet 2020, l'auteur est jugé en comparution immédiate et condamné pénalement à une peine de 18 mois d'emprisonnement ferme pour violences aggravées. Pour notre client, le cœur de l’enjeu bascule alors du droit pénal vers l’indemnitaire : il faut chiffrer chaque conséquence de l’agression et obtenir, sans rien oublier, sa réparation intégrale.
Comment notre cabinet a accompagné une victime d’agression à l’arme blanche à Bordeaux dès les premières démarches
Dès l’été 2020, nous bâtissons une stratégie en deux temps. D’abord, protéger et soulager : obtenir rapidement une provision et faire reconnaître l’utilité d’une expertise médico-légale. Ensuite, documenter méticuleusement le dossier jusqu’à la consolidation (fixée au 14 septembre 2021), sans laisser se perdre un détail. Le 26 février 2021, le tribunal nous suit et alloue à la victime une provision de 10 000 €, indispensable pour absorber les premières dépenses et l'impact sur la vie quotidienne.
La suite est un travail de fond, décisif pour l'indemnisation intégrale des préjudices. Le chemin est long : une première expertise ne permet pas de conclure, l'état de notre client n'étant pas stabilisé. Nous sollicitons donc une nouvelle expertise judiciaire, qui est ordonnée le 20 mai 2022. Parallèlement, nous constituons un dossier de preuves solide : suivi des soins, journal des douleurs, attestations des proches, photographies des cicatrices, pièces de l’employeur, échanges avec la CPAM que nous mettons en cause.
Nous préparons minutieusement l'expertise finale, confiée à l'expert médical judiciaire, en cadrant les questions utiles : limitations fonctionnelles, fatigabilité, retentissement sur les gestes fins et sur l’emploi. Le rapport déposé le 2 janvier 2024 retient :
Un déficit fonctionnel permanent (DFP) de 10 % ;
Des souffrances endurées (SE)** de 3/7** ;
Un préjudice esthétique temporaire puis permanent ;
Une incidence professionnelle (IP) liée au port de charges et à l’usage en force d’outils.
Notre stratégie d’indemnisation des préjudices : du chiffrage précis à la plaidoirie devant le tribunal
Le rapport d'expertise en main, nous déposons nos conclusions chiffrées. Notre objectif : obtenir la traduction financière la plus juste de chaque préjudice, en nous appuyant sur les preuves rassemblées. Nous ne nous contentons pas d'une lecture stricte du rapport et demandons au tribunal de prendre en compte la pleine mesure du retentissement de l'agression, notamment psychologique.
Notre demande d'indemnisation pour notre client s'élève à 123 778,05 €, argumentée poste par poste :
Souffrances Endurées : 8 000 €, en insistant sur le grave retentissement psychologique (stress post-traumatique, troubles anxieux).
Déficit Fonctionnel Permanent : 38 250 €, en soutenant un taux de 15 % (contre 10 % retenu par l'expert) pour inclure les séquelles psychologiques.
Incidence Professionnelle : 58 500 €, pour la dévalorisation sur le marché du travail et l'impossibilité de poursuivre son activité de vente en ligne.
Préjudice d'Agrément : 10 000 € pour la gêne dans la pratique du dessin et du basket-ball.
De son côté, la défense conteste la réalité de plusieurs préjudices, notamment professionnels et psychologiques, en produisant une attestation que nous qualifierons de fallacieuse.
Ce que nous avons obtenu pour notre client : jugement du Tribunal judiciaire de Bordeaux et indemnisation des préjudices
Le 5 septembre 2025, le tribunal rend sa décision. Il écarte les arguments de la défense et reconnaît la quasi-totalité des préjudices de notre client. Le préjudice total est fixé à 77 471,61 €.
Le juge suit notre argumentation sur plusieurs points clés :
Les souffrances endurées sont indemnisées à hauteur de 8 000 €, reconnaissant la détresse psychologique temporaire.
L'incidence professionnelle est retenue à hauteur de 30 000 €, le tribunal considérant que les séquelles constituent bien une "dévalorisation sur le marché du travail".
Après déduction de la créance de la CPAM (8 893,56 €) et de la provision déjà versée (10 000 €), le tribunal condamne l’auteur à payer 58 578,05 € à notre client. S'y ajoutent les intérêts au taux légal et les frais de justice.
Pourquoi ce jugement change la vie de notre client : reconnaissance judiciaire et réparation intégrale
Au-delà des chiffres, ce jugement est une reconnaissance pour la victime : celle de blessures réelles, de gênes durables, d'une fatigue et d'un traumatisme qui ne se voient pas toujours. La décision replace chaque élément à sa juste place : la CPAM est remboursée de ce qu’elle a avancé ; la victime conserve la part qui n’appartient qu’à elle, celle des préjudices personnels que nul organisme ne compense. Nous continuons d’accompagner nos clients après le jugement, y compris dans les démarches de recouvrement (via le SARVI ou la CIVI si nécessaire) jusqu’au versement effectif des sommes.
Notre méthode d’avocat indemnisation victime : agir vite, documenter avec rigueur et plaider avec force
Aller vite sur l’essentiel : Provision, expertise, sécurisation des preuves.
Être obstinément précis : Un dossier d’indemnisation se gagne en amont, dans la qualité des pièces, la cohérence du récit et la préparation de l’expertise.
Plaider sans surenchère, mais avec force : Il ne s’agit pas d’exagérer, mais de faire entendre ce que l’on ne voit pas, en s'appuyant sur des arguments juridiques et factuels solides pour obtenir une juste réparation.



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