top of page

Cour d'assises d’appel : comment une défense axée sur l'humain a permis de réduire la peine d'un braqueur récidiviste.

  • Photo du rédacteur: Cabinet Plouton
    Cabinet Plouton
  • 24 sept.
  • 3 min de lecture

Cour d'assises de la Dordogne, statuant en appel — Arrêt du 17 septembre 2025

Juger un homme pour des vols à main armée, commis en état de récidive légale, est l'une des tâches les plus lourdes de la justice, relevant des procès criminels les plus complexes. Dans ce dossier, notre client, déjà condamné par le passé pour des faits similaires et dont le casier judiciaire était chargé, faisait face à une peine de réclusion criminelle pouvant être très longue, potentiellement assortie d'une période de sûreté maximale. Loin de se limiter à une défense technique, le cabinet Plouton a adopté une stratégie visant à la fois à assurer une juste application de la loi et à faire reconnaître le parcours de rédemption de son client.

Le défi : une lourde culpabilité et un profil jugé "dangereux"

Les faits étaient graves et reconnus : deux vols avec arme, dont un au domicile d'une famille, commis à quelques jours d'intervalle. Le profil de notre client, marqué par un lourd passé judiciaire et une dépendance aux stupéfiants, avait conduit un expert psychiatre à émettre un pronostic très réservé sur sa dangerosité et ses capacités de réinsertion.

Face à un dossier où la culpabilité était établie, l'enjeu en appel n'était plus de contester les faits, mais de permettre aux jurés de comprendre l'homme derrière l'accusé et de prononcer une peine qui, tout en étant une sanction juste, laisse une place à l'espoir.

Notre stratégie de défense : empathie et contre-interrogatoire

Notre intervention s'est articulée autour de deux axes complémentaires, qui se sont avérés décisifs.

  1. Accompagner la prise de conscience : Notre rôle a d'abord été d'accompagner notre client dans un travail d'introspection. Plutôt que de minimiser ses actes, nous l'avons aidé à cheminer vers une reconnaissance pleine et entière de sa responsabilité et, surtout, vers une réelle empathie à l'égard de ses victimes. Cette démarche sincère, perceptible lors des débats, a permis de présenter aux jurés un homme conscient de la gravité de ses fautes et engagé sur la voie du changement.

  2. Remettre en perspective l'expertise psychiatrique : Le second pilier de notre défense a été le contre-interrogatoire de l'expert psychiatre. Lors de l'audience, nous avons mis en lumière des éléments de la personnalité de notre client et le suivi psychologique qu'il avait déjà entamé de sa propre initiative en détention. Confronté à ces éléments, l'expert a accepté de nuancer son pronostic initial, très défavorable. Il a reconnu qu'un "étayage" était possible, infléchissant sa position sur la dangerosité criminologique de notre client. Ce moment a été un tournant du procès.

Le résultat : une peine diminuée, une porte ouverte sur la réinsertion

Convaincus par une défense qui a su allier humanité et rigueur technique, la Cour et les jurés ont prononcé une peine de seize ans de réclusion criminelle, une sanction certes lourde, mais en nette diminution par rapport à la peine initialement prononcée (18 ans de prison assortis d'une sureté spéciale des 2/3).

Cette décision a le mérite de concilier les 2 principaux objectif de la peine. Après 4 ans de détention provisoire déjà effectuée, elle sanctionne, un homme pour ses crimes, mais elle reconnaît aussi que son cheminement personnel et son potentiel de réhabilitation sont des éléments à prendre en compte. Ce dossier démontre que même dans les affaires les plus difficiles, une défense pénale efficace est celle qui sait faire entendre la complexité d'un parcours humain et se bat pour que la peine prononcée ne soit pas seulement une fin, mais aussi un possible nouveau départ, notamment via un futur aménagement de peine.

bottom of page