Féminicide de Lison à Toulouse : notre cabinet accompagnera la famille dans la quête de vérité après le suicide de l'auteur
- Cabinet Plouton

- il y a 24 heures
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Le 2 décembre 2024, Lison, 23 ans, est retrouvée morte, égorgée dans l'appartement de son ex-compagnon à Toulouse. T., 31 ans, s'est donné la mort après avoir tué la jeune femme. Face au suicide de l'auteur qui prive la famille d'un procès pénal, Notre Cabinet a été saisi pour accéder au dossier d'enquête, comprendre les circonstances du passage à l'acte et engager une procédure d'indemnisation.
Les faits : un drame à huis clos dans le quartier de Jolimont
Lundi 2 décembre 2024, les secours découvrent une scène terrible dans un appartement situé au premier étage d'une résidence du quartier de Jolimont, à Toulouse. Lison, 23 ans, originaire de la région bordelaise, gît sans vie, ligotée et égorgée. À ses côtés, le corps de T. 31 ans, informaticien et ex-compagnon de la jeune femme. L'homme s'est donné la mort à l'arme blanche après avoir tué Lison.
L'alerte a été donnée par des proches de T., inquiets après avoir reçu des messages dans lesquels il expliquait ce qui se déroulait dans le huis clos de son logement. Plusieurs personnes se sont précipitées au pied de l'immeuble mais sont restées face à une porte close.
L'appartement était fermé de l'intérieur, excluant l'intervention d'un tiers.
Lison et T. avaient vécu une histoire sentimentale désormais terminée, mais continuaient à se voir. La jeune femme résidait à quelques centaines de mètres de l'appartement de son ex-compagnon, dans une autre résidence des hauteurs de Jolimont. Selon les informations recueillies par les enquêteurs de la division de la criminalité territoriale, T. n'aurait pas supporté la rupture et aurait choisi de tuer celle qu'il ne pouvait plus retenir.
Une enquête pour reconstituer le déroulement du crime
Les services de police spécialisés sont intervenus pour figer une scène particulièrement violente. Les enquêteurs se sont rendus à plusieurs reprises sur les lieux afin de réaliser des relevés, des constatations et des exploitations techniques. Une question centrale demeure : Lison a-t-elle été tuée plusieurs heures avant la découverte de son corps ? Cette hypothèse fait partie des pistes étudiées par les investigateurs.
Les autopsies pratiquées sur les corps de Lison et T. doivent permettre d'éclairer les circonstances exactes du passage à l'acte. Néanmoins, comme dans de nombreux cas de féminicide suivis du suicide de l'auteur, l'enquête risque de laisser de nombreuses zones d'ombre. Les familles de victimes se retrouvent souvent privées de réponses complètes sur les motivations profondes du meurtrier et le contexte ayant conduit au drame.
Le suicide de l'auteur : une double peine pour les familles de victimes de féminicide
Cette affaire s'inscrit dans un schéma tristement récurrent. Chaque année en France, entre 20 % et 30 % des auteurs de féminicides se suicident immédiatement après le passage à l'acte, selon les rapports du ministère de l'Intérieur et de la MIPROF (Mission interministérielle de protection des femmes contre les violences). Si l'on ajoute les tentatives de suicide, ce chiffre grimpe à environ 40 %.
Lorsque l'auteur se suicide, la famille de la victime se trouve privée d'un accès au juge pénal. Il n'y aura donc pas de procès pénal, ni de dimension cathartique permettant à la famille de comprendre pleinement les circonstances du crime et la personnalité du meurtrier. Cette situation génère un sentiment d'abandon et d'injustice, auquel s'ajoute souvent un défaut criant d'information de la part des services d'enquête.
Notre Cabinet avait déjà été confronté à cette problématique dans l'affaire du féminicide d'Edith à Saint-Raphaël, où la famille de la victime avait appris le décès par voie de presse et s'était vue attribuer une relation sentimentale erronée avec son meurtrier. Ces situations illustrent cruellement le sort réservé aux proches de victimes lorsque l'auteur échappe à la justice par son suicide.
L'intervention de Notre Cabinet : accéder au dossier pénal et accompagner la famille dans la recherche de vérité
Face à ce drame, les parents et la famille de Lison ont saisi Notre Cabinet avec plusieurs objectifs essentiels :
Accès au dossier d'enquête
À l'issue du classement sans suite pour extinction de l'action publique consécutif au décès de T., Notre Cabinet a sollicité la délivrance d'une copie de la procédure pénale. Cet accès au dossier permet de restituer aux proches le contenu des investigations menées : auditions des témoins, relevés techniques, rapports d'autopsie, messages échangés entre Lison et T., et éléments permettant de reconstituer les dernières heures de la jeune femme.
Cette étape est fondamentale pour comprendre le passage à l'acte et répondre aux interrogations légitimes de la famille. Elle permet également d'analyser la qualité de l'enquête et d'identifier d'éventuelles carences dans le traitement d'alertes ou de plaintes antérieures.
Analyse des circonstances du passage à l'acte
Notre Cabinet examine minutieusement les éléments du dossier pour éclairer le contexte du féminicide : la nature exacte de la relation entre Lison et T. après leur séparation, les éventuels signes avant-coureurs de violence ou de contrôle coercitif, et les circonstances ayant conduit au drame du 2 décembre 2024.
Cette analyse permet à la famille de Lison de disposer d'un récit cohérent et documenté des événements, là où l'absence de procès criminel laisse un vide insupportable.
La procédure d'indemnisation devant la CIVI : le seul accès à la justice encore possible
En l'absence de procès pénal, la procédure d'indemnisation devant la Commission d'Indemnisation des Victimes d'Infractions pénales (CIVI) prend une importance considérable. Elle constitue le seul accès à la justice pour la famille de Lison et permet de mettre en lumière les souffrances endurées par la victime et ses proches.
Les préjudices indemnisables
Notre Cabinet accompagne la famille dans l'évaluation et la présentation des différents préjudices :
Les préjudices subis par Lison de son vivant : souffrances physiques et psychologiques endurées avant son décès, notamment si elle a eu conscience de l'issue fatale qui l'attendait
Les préjudices des proches : préjudice d'affection pour les parents, frères et sœurs, préjudice d'accompagnement, troubles dans les conditions d'existence, préjudice économique lié à la perte de revenus futurs
Une audience pour redonner une voix à Lison
La présence de la famille à l'audience devant la CIVI est prévue et constitue un moment essentiel. Cette audience doit être l'occasion d'investir le contexte du drame et de rappeler la personnalité de Lison, jeune femme brillante de 23 ans dont la vie a été brutalement interrompue.
Il s'agit de donner chair et substance à la procédure d'indemnisation, en évoquant qui était réellement Lison, ses projets, ses rêves, et l'ampleur de la perte subie par ses proches. Cette dimension humaine et mémorielle prend tout son relief face au silence imposé par le suicide de l'auteur.
Repenser la prise en charge des familles de victimes de féminicide
Cette tragédie soulève des questions cruciales sur la prise en charge des familles de victimes de féminicides lorsque l'auteur se suicide :
Des investigations insuffisantes : trop souvent, l'enquête se limite aux faits matériels sans approfondir le contexte relationnel et psychologique ayant conduit au passage à l'acte
Un défaut d'information : les familles apprennent parfois le décès par la presse et ne sont pas suffisamment accompagnées dans leur quête de vérité
L'absence de procédure contradictoire : sans mise en examen ni procès, les proches ne peuvent pas interroger l'auteur ni entendre ses explications
Il est essentiel que les parquets incitent les enquêteurs à réaliser des investigations poussées au stade de l'enquête de flagrance, notamment par l'audition rapprochée de la famille de la victime qui apporte souvent un éclairage déterminant sur le contexte du drame.
Le rôle indispensable de l'avocat dans l'accompagnement des familles endeuillées
Le rôle de l'avocat est essentiel pour accompagner les familles confrontées au féminicide d'un proche et au suicide de l'auteur :
Obtenir l'accès au dossier pénal et en restituer le contenu de manière compréhensible
Analyser la qualité de l'enquête et identifier d'éventuelles responsabilités tierces (carences dans le traitement de plaintes antérieures, défaut de protection)
Proposer une mise en relation avec des associations de victimes et des professionnels de la justice restaurative
Engager la procédure d'indemnisation devant la CIVI et préparer l'audience pour que la victime et sa famille soient pleinement entendues
Cette mission juridique s'accompagne d'une dimension profondément humaine : permettre aux proches de Lison de trouver des réponses, de comprendre, et de faire reconnaître l'ampleur de leur douleur par la société.
Vous êtes confronté au décès d'un proche dans des circonstances violentes ? Notre Cabinet vous accompagne dans vos démarches juridiques et votre quête de vérité. Contactez-nous pour un premier échange.




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