Assassinat de Barsac: un verdict à la hauteur de la gravité des faits

Assassinat de Barsac: l’accusé est condamné à 22 ans de réclusion criminelle.

Ce verdict est à la hauteur de gravité des faits.

L’accusé n’a pas fait appel.

Ce procès s’est déroulé sur près d’une semaine, devant la Cour d’assises de la Gironde.

Nous sommes intervenus en partie civile pour la compagne de la victime et ses enfants.

Amar B a été lâchement assassiné en pleine nuit, devant son domicile, le 19 septembre 2020, par trois coups de feu tirés tirés à l’aide d’un fusil de chasse de calibre 12 .

Sa compagne qui se trouvait dans sa chambre, a assisté à la scène de crime qui s’est déroulée devant sa fenêtre.

Particulièrement traumatisée par ces faits et craignant également pour sa propre vie, elle se réfugiait dans la salle de bain pour appeler les secours.

Elle leur indiquait immédiatement que l’auteur de ce crime était un ancien camarade de chasse de son compagnon et déclinait son identité.

Dans le cadre de ce procès, notre cliente avait donc la particularité d’être à la fois partie civile et le principal témoin à charge contre l’accusé.

L’enquête avait néanmoins permis de recueillir un grand nombre de preuves complémentaires.

Qui validaient les déclarations et la reconnaissance formelle de notre cliente.

Ainsi, la téléphonie de l’accusé établissait sa présence à proximité du domicile de la victime, le soir des faits.

Le passage de son véhicule a proximité du domicile de la victime dans le créneau horaire des faits avait été capté par la caméra de vidéosurveillance d’une propriété voisine.

Ce véhicule présentait des traces de projections humaines comportant l’ADN de la victime.

L’arme du crime appartenait également à l’accusé.

Ce fusil de chasse calibre 12 comportait a de multiples endroits l’ADN de la victime mêlé à celui  de l’accusé.

L’ADN de l’accusé était isolé sur la queue de détente de l’arme.

Malgré ces preuves accablantes, l’accusé s’était dans un premier temps retranché derrière une amnésie totale des faits.

Pour finir par faire soutenir qu’il n’était pas l’auteur des faits.

A l’occasion du procès devant la Cour d’assises il soutiendra qu’il aurait été victime d’un complot.

Qu’un individu inconnu aurait utilisé à son insu son véhicule et son arme..

Pour lui faire endosser la responsabilité de cet assassinat…

Thèse totalement farfelue.

Mais qui avait l’avantage de permettre à l’accusé de soutenir son innocence auprès de ses proches.

Ce procès a été à une épreuve supplémentaire pour notre cliente.

Dont la parole a été jusqu’au bout remise en cause.

Malgré les évidences absolues de la culpabilité de l’accusé.

Ce sont ces preuves qui ont justement conduit la Cour et les jurés a condamner l’accusé à 22 années de réclusion criminelle.

Sa défense avait souligné que le juge d’instruction chargé de l’enquête n’avait pas envisagé la culpabilité d’un tiers.

Mais c’est précisément parce que toutes les pistes conduisaient à l’accusé.

Quant à l’absence de mobile apparent également invoqué par la défense, c’est ignorer les mobiles internes propres a chaque homme.

Et qui ne sont pas nécessairement portés à la connaissance de tiers.

Mais qui peuvent également être masqués par la « loi du silence ».

Pratiquée dans certains cercles de chasseurs.

Et alors que certains témoins ont avancé l’hypothèse que l’accusé s’était fait « monter la tête » par ses camarades de chasse.

A l’occasion d’un repas particulièrement alcoolisé la nuit des faits.

C’est également et surtout oublier la triste banalité de nombreux passages à l’acte.

L’alcool et un vague ressentiment sont malheureusement des éléments déclencheurs suffisants pour un passage à l’acte criminel.

Notamment lorsque l’auteur est doté d’une personnalité fragile.

C’était précisément le cas de l’accusé, dépressif et lourdement endetté.

Il nourrissait par ailleurs une ancienne rancoeur à l’encontre de sa victime.

Basée sur un ancien conflit lé à des pratiques de chasse divergentes.

Et la perte de son emploi, qui l’avait contraint à quitter son logement de fonction lequel avait été attribué au fils de la victime… 

Autant d’éléments, qui couplés à l’alcool et à la dépression, ont pu favoriser ce passage à l’acte.

Consultez notre dossier de presse sur cette affaire

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Visionnez les interviews de Maitre Plouton sur cette affaire

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