Auteur de bandes dessinées condamné pour le meurtre de son oncle

Consultez notre dossier de presse sur cette affaire :

 

Intervention en défense devant la cour d’assises de la Gironde pour un auteur de bandes dessinées accusé du meurtre de son oncle

Meurtre à Soulac sur Mer

Maître Plouton est intervenu en défense au côté de sa consœur Maître Marie-Caroline Blaise pour assister Fabien M.

Cet auteur de bandes dessinées qui avait reçu l’écureuil d’or au festival d’Angoulême, était jugé devant la cour d’assises de la Gironde pour le meurtre de son oncle.

Les faits se sont déroulés le 8 décembre 2020 sur la commune de Soulac-sur-Mer en Gironde.

Violences mortelles sur fond de huis clos familial

Après avoir passé la matinée sur un stand du marché de Noel ou il dédicaçait ses bandes dessinées, Fabien M rejoignait le domicile de son oncle, Monsieur Guy L. pour y déjeuner en famille avec sa mère. Une dispute éclatait a la fin du repas alors que Fabien M était fortement alcoolisé et sous l’emprise de médicaments psychotropes pris en automédication pour juguler une angoisse pathologique et traiter sa phobie sociale. L’origine de cette dispute entre Fabien M et son oncle demeure particulièrement obscure. Ce dernier aurait quitté le salon pour se rendre dans sa chambre et s’allonger dans son lit avant d’y être rejoint par son neveu, qui, sous le coup d’une intense colère, l’aurait roué de coup de poings et frappé avec une lampe de chevet qui se trouvait dans la chambre. L’intégralité des violences étaient exercées sur le côté gauche du visage de son oncle qui, selon le médecin légiste, n’a pu se défendre. Fabien M et sa mère tarderont à appeler les secours, qui ne pourront que constater le décès de Monsieur Guy L au moment de leur arrivée.

L’autopsie et les expertise des médecins légistes révéleront que ce dernier était encore en vie, à l’issue des coûts et qu’une prise en charge rapide aurait pu lui permettre de survivre. L’appel aux pompiers, qui a fait l’objet d’un enregistrement diffusé dans le cadre du procès faisait apparaître la vie émotion de Fabien M, son élocution pâteuse et le caractère directif de sa mère. Cette dernière, n’hésitait pas à lui donner des consignes quant aux réponses à apporter aux pompiers, et nettoyait la scène de crime.

Ce sont les relations complexes qui se sont nouées entre ces trois membres d’une même famille qui ont été au cœur des débats pendant les trois jours d’audience.

Fabien M, âgé de plus de 40 ans au moment des faits vivait en effet toujours chez sa mère dont il était partiellement dépendant. Il entretenait par ailleurs des relations étroites avec son oncle qui jouait auprès de lui le rôle d’un second père. Le père de Fabien M ayant été écarté depuis de nombreuses années par la mère.

Les témoins entendus en procédure soulignaient que pour Guy L, la relation la plus importante de sa vie était celle qu’il nourrissait avec son neveu. Il était particulièrement fier de sa réussite artistique et l’accompagnait régulièrement sur des salons et autres expositions de bandes dessinées pour l’aider à promouvoir ses albums. Il semble néanmoins qu’il existait un certain ressentiment entre les deux hommes depuis une dispute remontant à plus d’une année et que Fabien M éprouvait de plus en plus de mal à accepter le caractère envahissant et inquisitoire de cet oncle. Ce dernier pouvait lui faire remarquer les fautes d’orthographes existant sur un album déjà édité et continuait  à le traiter comme un enfant malgré son âge.

C’est ce huis clos familial et ces relations complexes intra familiales, qui ont d’ailleurs conduit Christophe Hondelatte a assisté à l’intégrité de ce procès.

L’audience a en effet donné lieu à une  sonorisation intégrale, destinée à l’une de ses futures émissions de radio et ce avec l’autorisation du Ministère de la Justice et du parquet général de Bordeaux. Notre client était en détention provisoire depuis près de trois ans au moment de son procès. Au cours des débats il reconnaitra finalement avoir eu sous l’effet de la colère une intention homicide. Ce qu’il avait toujours contesté jusque-là. Il a finalement  été condamné à 19 ans de réclusion criminelle. Il encourait une peine de 30 ans. 20 années de réclusion criminelle avaient été requises à son encontre par Monsieur l’avocat General.

Fabien M a décidé de ne pas faire appel de ce jugement et a souhaité se consacrer à son parcours de soins et de sevrage, afin de préparer au mieux une sortie anticipé de détention.

 

 

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