Proxénétisme aggravé

Sud-Ouest: Proxénétisme à bordeaux: deuxième jour du procès

Il n’a pas vu qu’il y avait neuf brosses à dents dans l’appartement ! « quand je venais, c’est ma photo qu’il y avait au mur », assure le quinquagénaire, ancien de la sécurité de l’ambassade du nigeria. Il a été mis à pied quand il a été soupçonné de proxénétisme aggravé, dossier examiné depuis mardi par la chambre de la juridiction interrégionale spécialisée du tribunal correctionnel de bordeaux . Avant que fina, une ancienne prostituée ne vienne s’installer en région parisienne avec lui, il a réglé le loyer du studio qu’elle occupait rue dubourdieu à bordeaux. Mais elle n’était pas seule à l’intérieur puisque d’autres prostituées logeaient là, qui lui reversaient de l’argent.

Dans les écoutes téléphoniques, la jeune femme réclame en permanence et avec insistance de l’argent. « des loyers impayés et des foulards que fabrique ma sœur et que j’ai vendus à bordeaux. » le nigérian joue les naïfs, ne donne pas d’explication au fait d’avoir utilisé un prête-nom pour recevoir des mandats de prostituées bordelaises. Surnommé, « tonton » – « tiens comme les proxénètes », raille le président couhé – il assure ne jamais s’être mêlé des affaires de sa compagne. « dans les affaires de prostitution, il y a aussi les mamas qui collectent l’argent », ironise encore le président. « et parfois le tonton, se marie avec une mama. » comme la veille, le vice-procureur denis chausserie-laprée rappelle froidement qu’il n’aime pas les menteurs. Même si les prévenus ont tout fait pour égarer le tribunal, il n’est pas dupe. Il requiert dix-huit mois de prison dont quatorze avec sursis et une amende de 10 000 euros contre les deux « sisters » et un an avec sursis contre le « tonton ». « témoignage indirect » me julien plouton s’indigne avec feu qu’on accuse it (prononcer haïti) sur un témoignage indirect qui n’est confirmé qu’en apparence par les surveillances et constatations des policiers ».

À l’été 2009, une prostituée avait en effet accusé sa cliente, qui prétend être femme de ménage en italie mais a souvent été vue à bordeaux, de récolter l’argent de plusieurs prostituées. Il plaide la relaxe. Convaincue, me sandrine joinau-dumail, qui défend l’autre « sister », fina, et tonton, s’efforce de rendre crédible la thèse des loyers impayés et des foulards. Elle plaide la relaxe pour lui, qui « n’est pas au courant du quart du tiers ». Et fait valoir que fina s’est rangée de la prostitution. Après en avoir délibéré, le tribunal a considéré les trois nigérians coupables de proxénétisme aggravé. Les juges ont condamné it et fina à deux ans de prison dont dix-huit mois avec sursis. Le compagnon de la seconde écope d’un an avec sursis.

< Retour