Féminicide de Nelly dans le Médoc : le Cabinet Plouton aux côtés des victimes
- Cabinet Plouton

- il y a 19 heures
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Une mère de famille de 42 ans, Nelly, a été tuée par balle dans la nuit du 8 au 9 juillet 2025 à Moulis-en-Médoc. Son ex-conjoint, déjà condamné pour violences conjugales en 2019, a été mis en examen pour meurtre par conjoint et placé en détention provisoire. Notre Cabinet assiste les deux filles de la victime et leur famille, constituées parties civiles dans cette instruction criminelle. Nous venons de régulariser une constitution de partie civile, ce qui leur permettra d’avoir accès au dossier pénal et d’être entendues prochainement par le magistrat instructeur.
Les faits : une vie brisée dans la nuit du 8 au 9 juillet 2025
Selon les informations rapportées par Sud Ouest et France Bleu Gironde, dans la nuit du 8 au 9 juillet 2025, vers 1h15, des riverains de Moulis-en-Médoc auraient alerté les secours après avoir entendu une détonation. Les gendarmes auraient alors découvert le corps de Nelly, 42 ans et mère de trois enfants, le long de la RD1215, devant sa voiture encore en marche. Elle aurait été tuée d'une balle de fusil.
Toujours d’après la presse, Nelly était revenue vivre en Gironde après avoir vécu plusieurs années dans le sud-est de la France. Originaire de Castelnau-de-Médoc, elle était arrivée en janvier 2025 pour se reconstruire près de ses filles, « pleine d’espoir ». Sud Ouest évoque qu’elle aurait confié à des proches avoir reçu des coups et des menaces de la part du suspect lors de leur courte relation.
L'interpellation : un suspect déjà connu de la justice
D’après les éléments rapportés par Sud Ouest, son ex-compagnon, âgé de 36 ans et ouvrier viticole, a été interpellé peu après les faits en possession d’un fusil. L’homme, alcoolisé et positif à la cocaïne, reconnaîtrait le tir mais évoquerait un acte accidentel. Les articles de presse mentionnent également qu’une altercation téléphonique aurait eu lieu le jour même entre la victime et le suspect.
Sud Ouest précise par ailleurs que le suspect avait déjà été condamné en 2019 à douze mois de prison, dont huit avec sursis, pour violences conjugales commises sur une précédente compagne.
Toujours selon la presse, le suspect aurait indiqué lors de sa garde à vue qu’il détenait le fusil dans l’intention de se suicider, et que le coup serait accidentellement parti. Il a été mis en examen pour meurtre par conjoint et placé en détention provisoire.
Notre Cabinet : représenter la famille dans la quête de vérité
Notre Cabinet Plouton a été saisi pour assister les deux filles de Nelly et leur famille. Nous venons de régulariser une constitution de partie civile, ce qui leur permettra d’avoir accès au dossier – ce qui n’est pas encore le cas à l’heure actuelle – et d’être entendues prochainement par le magistrat instructeur. pour assister les deux filles de Nelly et leur famille, qui se sont constituées parties civiles dans l'instruction criminelle ouverte au tribunal judiciaire de Bordeaux. Dans ce dossier particulièrement sensible, notre mission consiste à œuvrer activement à la manifestation de la vérité. Plusieurs aspects devront faire l'objet d'investigations approfondies :
Le profil psychologique et comportemental de l'auteur présumé devra être établi avec précision. La récidive, quelques années seulement après une première condamnation pour violences conjugales, soulève des questions essentielles sur la dangerosité de l'individu et l'évolution de son comportement violent.
Les circonstances exactes du passage à l'acte constituent également un enjeu majeur. La thèse du "tir accidentel" avancée par la défense devra être confrontée aux éléments matériels de l'enquête : l'altercation téléphonique préalable, l'état d'alcoolisation et de consommation de stupéfiants, la possession d'une arme à feu, et les menaces proférées antérieurement.
La qualification pénale des faits représente un enjeu déterminant dans ce dossier. S'agit-il d'un meurtre par conjoint, voire d'un assassinat si la préméditation peut être démontrée ? La qualification retenue aura des conséquences importantes tant sur le plan pénal que sur l'indemnisation des victimes.
Les deux filles de Nelly, ainsi que toute la famille endeuillée, pourront compter sur l'engagement total de Notre Cabinet pour que la vérité soit établie et que justice soit rendue à la mémoire de leur mère.
Un féminicide qui interroge une nouvelle fois sur les manquements de notre société
Ce drame survient dans un contexte particulièrement préoccupant : selon la députée PS Pascale Got, "sur les deux féminicides que nous avons eus dans le département depuis le début de l'année, à chaque fois, c'était avec un récidiviste".
Le 21 juillet 2025, une centaine de personnes s'est rassemblée devant la mairie de Castelnau-de-Médoc pour rendre hommage à Nelly. Conchita Cimbron, présidente de l'association ACV2F qui avait appelé à ce rassemblement, a déclaré : "C'est terrible. Il ne faut pas que ces crimes soient banalisés ou oubliés. C'est des femmes qui sont tuées parce qu'elles sont des femmes."
Danielle Barrao, membre de l'association Agir contre les violences faites aux femmes en Médoc (ACV2F), a souligné l'"invisibilité" de ces violences : "Je suis l'exemple de celles et ceux qui ne s'en rendent pas compte. J'ai compris très tard que ma mère était victime. C'est toujours trop tabou."
Selon les chiffres rappelés lors du rassemblement, "en 2024, 275 000 femmes ont été victimes de violences conjugales". Depuis le début de l'année 2025, 87 féminicides ont déjà été dénombrés en France.
Les enjeux de la procédure criminelle à venir
L'instruction criminelle en cours devra permettre d'éclairer plusieurs points essentiels :
L'analyse balistique et les circonstances exactes du tir
L'expertise psychiatrique et psychologique de l'auteur présumé
L'établissement chronologique précis des faits et de la relation entre la victime et l'accusé
L'évaluation de la dangerosité et du risque de récidive qui existait au moment des faits
Les éventuelles défaillances dans le suivi judiciaire après la condamnation de 2019
Cette affaire illustre tragiquement les limites du système actuel face à la récidive en matière de violences conjugales. Comme l'a souligné Naïma Charaï, directrice de l'APAFED : "On le voit ici, ce monsieur est récidiviste. Il a déjà été condamné en 2019. Que s'est-il passé depuis, pour que, quelques années après, il s'autorise à tuer une femme, mère de trois enfants ? "
Au-delà du procès pénal à venir, ce drame soulève des questions de société essentielles sur la prévention, le suivi des auteurs de violences et la protection des victimes. Notre Cabinet continuera d'accompagner la famille de Nelly tout au long de cette procédure judiciaire, avec un objectif : que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame et que la qualification pénale retenue reflète fidèlement la gravité des faits.
Si vous êtes victime ou témoin de violences conjugales, des dispositifs d'aide existent. N'hésitez pas à composer le 3919 (numéro d'écoute national) ou le 17 en cas d'urgence. Pour toute question juridique relative aux violences conjugales ou à l'indemnisation des victimes d'infractions, le cabinet Plouton se tient à votre disposition.













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