Ordonnance de protection : un bouclier contre les violences sous alcool
- Cabinet Plouton
- 10 sept.
- 3 min de lecture
Le récit de Madame G. : une escalade de violence dangereuse
En 2022, Madame G. emménageait au domicile de son compagnon et l’épousait quelques mois plus tard.
Leur relation aurait pu prospérer si ce dernier ne s’était pas rapidement réfugié dans l’alcool pour éviter de faire face à ses problèmes personnels. Loin d’apaiser ses tensions, l’alcool a amplifié sa colère, qui s’est déversée sur Madame G.
Tous les soirs le même calvaire, après avoir bu plusieurs verres, il la rabaissait, l’humiliait et l’insultait.
Ces violences psychologiques répétées bouleversaient profondément Madame G. qui décidait alors d’entamer une procédure de divorce, tout en restant contrainte de vivre au domicile conjugal.
En juillet 2025, toujours sous l’effet de l’alcool, Monsieur M. franchissait un nouveau seuil de violence en s’en prenant physiquement à sa conjointe, la saisissant fermement par le poignet et la frappant à la gorge.
Quelques jours plus tard, il récidivait en la poussant violemment contre le lavabo de la salle de bain.
C’est dans ce contexte d’urgence que Madame G. a saisi notre Cabinet afin d’être protégée de cet homme.
L’intervention du cabinet : démontrer l’insécurité de la victime
Notre Cabinet a pris la pleine mesure de sa situation et a immédiatement rédigé une requête aux fins d’ordonnance de protection.
Pour l’obtenir, la loi exige la démonstration de deux conditions :
La vraisemblance des violences alléguées
L’existence d’un danger actuel et immédiat pour la victime
Le Cabinet a constitué un dossier juridique solide en rassemblant les preuves qui démontrent les violences et le danger encouru par Madame G :
Un dépôt de plainte retraçant la chronologie des faits
Un certificat médical constatant des ecchymoses et un état de choc psychologique
Un rapport du CAUVA mettant en évidence une symptomatologie anxieuse réactionnelle dans un milieu anxiogène
Lors de l’audience, notre Cabinet a démontré l’aggravation des violences, leur caractère imprévisible du fait de la consommation d’alcool et les risques concrets pesant sur la sécurité de notre cliente.
Pour appuyer notre demande d’attribution du domicile conjugal à Madame G., nous avons souligné que la cohabitation durant la procédure de divorce était rendue impossible uniquement en raison du comportement violent de Monsieur M. A cela, nous avons ajouté que Madame G. ne disposait ni de moyens financiers nécessaires pour se reloger rapidement, ni de proches en capacité de l’héberger, à la différence de son conjoint.
La décision du juge
En août 2025, le Tribunal Judiciaire de Bordeaux a fait droit à l’ensemble de nos demandes et prononcé une ordonnance de protection avec des mesures immédiates :
Interdiction pour Monsieur M. d’entrer en contact avec Madame G. sous quelque forme que ce soit ;
Attribution à titre gratuit de la jouissance du domicile conjugal à Madame G.
Interdiction à Monsieur M. de se rendre au domicile conjugal et sur le lieu de travail de la victime.
La motivation du juge reprend la notion d’escalade de violences, créant un contexte insécure pour Madame G. et laissant craindre une réitération possible des faits. Dès lors, le juge a considéré qu’il existait des raisons sérieuses de considérer comme vraisemblables les violences dénoncées ainsi que le danger persistant auquel elle est exposée.
Cette décision illustre la réactivité et l’efficacité du dispositif de l’ordonnance de protection, qui constitue aujourd’hui un outil essentiel pour garantir la sécurité des victimes.
Notre Cabinet accompagne avec rigueur et humanité toute personne exposée à des menaces, des violences physiques ou psychologiques afin de leur assurer une protection effective.