Dossier d’escroquerie

Dossier d’escroquerie: saisie du procureur de la république

Elle voulait changer de vie. Voler de ses propres ailes. Mais en plein vol, celui qui, des mois durant, lui a vendu du rêve, a causé son pire cauchemar financier. Sybil m., 37 ans, pendant dix ans directrice de la maison du vin et du syndicat du saint-estèphe, et ancienne conseillère municipale impliquée,revient ruinée de république dominicaine. Elle a porté plainte contre celui qui l’a, selon elle, escroquée.

Il y a cinq ans, elle ressent un véritable coup de cœur pour la république dominicaine où elle passe quelques jours de vacances. « les gens, les paysages », sourit-elle. Elle retourne en france, mais se fait la promesse de revenir. Professionnellement parlant. Elle casse son pel, vend son vin et finit par tout quitter pour investir là-bas. « j’ai été naïve » après avoir envisagé de faire construire une villa avec des amis pour se retrouver en vacances et louer le reste de l’année, elle est intéressée par un complexe hôtelier proposé à la vente par un homme d’affaires italien demeurant au canada et… propriétaire en république dominicaine. « oui, avec le recul, je me dis que j’ai été naïve », admet la jeune femme. « l’hôtel est composé de petits appartements, il dispose d’un jardin magnifique et très fleuri, il a une piscine, la plage n’est pas loin, les commerces et activités non plus », décrit-elle, encore sous le charme du lieu.

Le propriétaire, un septuagénaire rompu au monde des affaires, sait trouver les mots et l’attitude pour la ferrer. Présentant bien, paternel, rassurant, arrangeant. « il assurait qu’il me considérait comme sa fille, il facilitait mes démarches, il disait qu’il ne vendrait à personne d’autre qu’à moi, il ne semblait pas animé par l’appât du gain. Honnêtement, mon père ou mon grand-père n’en auraient pas fait plus. » aveuglée par tant de bons sentiments, la jeune femme se lance. Au terme de discussions pré-contractuelles, il est prévu que le septuagénaire lui cède l’hôtel en deux étapes. Une phase de location-gérance d’une durée d’un an, durant laquelle sybil m. Perçoit l’intégralité des revenus générés par l’établissement et doit en contrepartie s’acquitter d’un loyer mensuel de 10 000 dollars américains. À titre de dépôt de garantie, elle verse deux loyers et une caution de 20 000 dollars. Puis devait venir une phase de cession pure et simple de l’hôtel, une option d’achat ayant été accordée dans le contrat de location-gérance. Faux documents le montant des loyers est naturellement fixé sur la base des documents comptables présentés par l’homme d’affaires. Pour doper la fréquentation, sybil m. Crée un site internet à ses frais, fait de la publicité, démarche des tours opérators français.

Mais rapidement, « quelque chose cloche ». La rentabilité annoncée est loin d’être au rendez-vous. Le chiffre d’affaires généré par l’hôtel est en fait bien insuffisant pour régler le loyer de la location-gérance. L’homme la pousse en outre à engager des frais. Pour acheter par son intermédiaire un véhicule d’un standing comparable à celui de l’hôtel, elle ne circulera que quelques rares fois avec ; pour refaire la piscine, le jardin. « je n’avais de gérante que le titre, il tirait les ficelles. » visiblement, le septuagénaire a même refusé des clients. Et quand il a proposé à sybil m. De se prêter à un jeu d’écritures suspect sur son compte bancaire, la jeune femme a enfin ouvert grands ses yeux. Allant même jusqu’à penser à du blanchiment d’argent provenant d’activités douteuses. Récemment, par le biais de son conseil bordelais me julien plouton, sybil m. A porté plainte auprès du procureur de la république de bordeaux. « cet homme n’a jamais véritablement eu l’intention de céder son hôtel », déplore l’avocat. « les faits dont a été victime madame marquet sont susceptibles de revêtir la qualification d’escroquerie, abus de confiance et faux en écriture privée. » sybil m. Espère ainsi qu’une enquête sera ouverte et qu’elle pourra récupérer ses fonds. Elle ne désespère pas de monter, toute seule, une société de services touristiques. En république dominicaine.

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