Elles appartenaient à un vaste réseau de prostitution. «l’instruction n’est encore qu’au milieu du gué », avait indiqué le procureur de la république, claude laplaud, au mois d’octobre 2009, lors d’une conférence de presse. Plus d’un an après, les policiers viennent de procéder cette semaine à une vague d’interpellations dans le milieu du proxénétisme nigérian. Les enquêteurs de la brigade de répression du banditisme et du proxénétisme de la direction interrégionale de la police judiciaire (dipj) de bordeaux ont agi en collaboration avec la sûreté départementale du commissariat de limoges et l’office central pour la répression de la traite des êtres humains (ocret). L’information judiciaire ouverte auprès d’un juge d’instruction de la juridiction interrégionale spécialisée (jirs) a permis d’interpeller trois « mamas », sept prostituées et un homme dans le cadre d’une procédure incidente.
Sous contrôle judiciaire.
L’affaire a vu le jour en 2008 grâce aux révélations d’une ancienne prostituée de limoges. Les policiers avaient alors repéré une sorte de résidence hôtelière où plusieurs nigérianes avaient leurs habitudes. Les unes formaient les autres à leur arrivée du nigéria et de sierra leone. Au printemps 2009, une jeune femme, passée à tabac par les « mamas » qui l’encadraient, a fait de nouvelles confidences. Parfois mineures, les filles étaient tenues par la peur de sortilèges vaudous, de menaces sur leur famille restée au pays et par la crainte de violences physiques. Arrivées en france, elles devaient se prostituer pour rembourser 60 000 euros du voyage. Les investigations ont permis de démontrer qu’une quarantaine de prostituées auraient travaillé pour ce réseau entre bordeaux et limoges.
Jeudi, trois « mamas » ont été mises en examen pour « association de malfaiteurs, proxénétisme aggravé et traite d’êtres humains ». Assistées de me julien plouton, elles ont été placées sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention alors que le parquet avait requis un mandat de dépôt. Aucune enquête sociale n’ayant été réalisée pour deux d’entre elles ayant un enfant de moins de 10 ans qu’elles élèvent seules, le juge les a laissées libres.
Sud-Ouest: Bordeaux : des proxénètes nigérianes arrêtées
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