Des membres d’un réseau de prostitution devant le tribunal

Affaire de proxénétisme / Tribunal correctionnel de Bordeaux, 22 au 26 octobre 2012

Plusieurs membres d’un réseau de proxénétisme nigérian sont jugés depuis ce lundi.

Entre 2007 et 2008, les contrôleurs de la SNCF remarquent que de nombreuses jeunes femmes nigérianes prennent le train entre Bordeaux et Limoges et voyagent souvent sans payer. À chaque fois, les agents verbalisent jusqu’au jour où il y a un incident avec l’une d’entre elles, nécessitant l’intervention des policiers en gare de Périgueux.

La jeune femme, dépourvue de billet, est en possession de 2 200 euros en petites coupures. Elle admet très vite se prostituer. Quelques semaines plus tard, une nigériane de 23 ans prend son courage à deux mains et passe la porte du commissariat de limoges pour raconter ce qu’elle a vécu sur le trottoir pendant plusieurs années. Elle dénonce l’organisation d’un réseau parfaitement structuré autour d’une proxénète, Favour K, 30 ans, vivant à Bordeaux.

Cette ancienne prostituée devenue « mama » fait travailler plusieurs filles et cela lui rapporte beaucoup d’argent pour pouvoir investir dans l’immobilier et s’offrir de belles voitures. Devant l’ampleur de l’affaire, la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) est saisie. Au fil des semaines, les langues se délient et les têtes du réseau tombent.

Depuis hier, Favour K, défendue par Maître Julien Plouton, comparaît devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, entourée d’une dizaine de proxénètes. Ils sont poursuivis pour avoir fait venir les jeunes nigérianes en France en leur promettant un travail mais, surtout, en leur faisant rembourser une dette pouvant atteindre 70 000 euros. Si elles n’exécutaient pas les ordres, les jeunes femmes étaient battues et leur famille menacée de mort.

L’argent ainsi récolté était transféré sur des comptes au nigérianes via la Western Union. Hier, la présidente du tribunal, Anne-Marie Violette, a méthodiquement démonté la mécanique du réseau. Sur question de Maître Plouton, Favour K a expliqué que, pendant son voyage, c’est une fois arrivée au Maroc, en 2005, qu’on lui a appris qu’elle devait se prostituer en France. Ne pouvant retenir ses larmes, elle a raconté son histoire.

Les autres membres du réseau seront à la barre aujourd’hui. Le procès est programmé sur quatre jours.


Sud-Ouest 23/10/2012: Des membres d’un réseau de prostitution devant le tribunal

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