Découvrez l’article de Sud Ouest sur cette affaire :
Dans la nuit du 4 au 5 février 2019, à la suite d’une banale querelle de voisinage, Essia B, résidente de l’immeuble, décide de mettre le feu à la porte de palier de son voisin.
En quelques minutes à peine, la porte s’embrase et l’incendie se propage à l’ensemble de l’immeuble.
Les résidents sont pris au piège.
Pourtant arrivé très rapidement sur les lieux de l’incendie criminel, les pompiers mettront prés de 6 heures avant de venir a bout des flammes.
Cet incendie criminel fera 10 morts et plus de 60 victimes.
Ces dernières seront le plus souvent sauvées des flammes par les pompiers à l’aide d’échelles à crochets qui leur permettront d’escalader les façades de l’immeuble.
Tous les moyens de sauvetage moderne s’avéreront inopérants compte tenu de la configuration de l’immeuble.
En arrière cour, accessible uniquement par un long couloir et doté de courettes intérieures isolées.
Un homme, résident du 6eme étage de l’immeuble, qui a pu être évacué in extremis par les pompiers.
Et la famille de son épouse qui, malheureusement, n’a pas survécu à l’incendie.
Cette dernière a été victime d’une chute mortelle.
Elle tentait de s’échapper, à l’aide de draps, par la fenêtre de son appartement envahit de fumées noires.
Pompiers et enquêteurs sont unanimes : cette tragédie constitue une procédure criminelle hors norme.
Compte tenu notamment:
Au-delà du caractère éminemment dramatique de ce dossier, ce dernier doit conduire à nous interroger :
Sa consommation massive d’alcool et de produits toxiques étant leur catalyseur.
Deux collèges d’experts psychiatres, parmi les plus réputés, ont estimé que son discernement n’était pas aboli au moment des faits. Mais qu’il avait en revanche pu être altéré.
La Cour et les jurés devront apprécier souverainement cette question de la responsabilité pénale de l’accusé et d’une éventuelle diminution de peine lié à l’altération de son discernement.
La vie de l’accusé a en effet été marquée par des allers-retours incessants en milieu hospitalier.
Pour de courtes prises en charge psychiatriques de ses troubles de la personnalité et de ses addictions (alcool et stupéfiants). Prises en charge rapidement levées compte tenu de son absence de pathologie psychiatrique avérée. Les retours à la vie normale étant systématiquement ponctués de rechutes. Causées notamment par son absence de suivi des traitements médicaux qui ont pu lui être prescrits.
De leur souffrance et de l’impact durable de ces faits sur leur vie. Pour celles et ceux qui ont survécu à l’incendie….
Les parcours de vie des personnes décédées seront également évoqués. Via le témoignage de leurs proches et d’enquêtes de personnalités. Ces moments, parfois longs et douloureux ont le mérite de permettre à la Cour et aux jurés de mesurer pleinement les conséquences des actes de l’accusé. Et permettent surtout d’éviter que ces personnes ne soient réduites au statut de victime de cet incendie.
C’est la dimension cathartique d’un procès criminel. Ce dernier est en effet souvent l’occasion pour les victimes de refermer la porte sur des moments douloureux. De déposer dans l’enceinte judiciaire, une partie de leurs souffrances en espérant pouvoir enfin se tourner vers l’avenir.
Nous avons consacré deux autres articles à cette affaire:
Le recueillement des victimes un après
Radia B, victime de l’incendie de la rue Erlanger
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