Droit penal: un policier blesse lors d’une manifestation

Source: sud ouest mardi 28 mars 2006

Tribunal correctionnel de bordeaux 27 mars 2006

Sursis pour l’adolescent qui avait caillassé des policiers. Vendredi, en marge d’une manifestation, il s’en était pris aux policiers. Il a été jugé hier par le tribunal correctionnel. Ses camarades n’ont pas été solidaires jusqu’au bout et ne sont pas venus le soutenir devant le tribunal correctionnel de bordeaux.

Sweatshirt à capuche marron, regard vissé sur ses tennis, un bordelais de 18 ans comparaît pour avoir jeté des cailloux sur un policier, vendredi, en marge d’une manifestation lycéenne. Un policier blessé. Il prétend qu’il était en cours, ce matin-là, quand il a été débauché par des élèves d’autres établissements qui s’étaient mis en tête de manifester contre le cpe et de rallier à leur projet un maximum de lycéens. « au début, j’étais même avec ceux qui organisaient la sécurité pour que ça se passe bien », assure-til à l’audience.

Mais le mouvement a dégénéré. Dans chaque établissement visité, une poignée de manifestants a causé des dégradations et laissé des traces de son passage. Devant le lycée gustave eiffel, les policiers ont fait barrage et ont repoussé les manifestants, recevant des canettes et des cailloux en retour.

Un policier a été blessé au genou et trois personnes ont été arrêtées : deux adolescents, qui font l’objet d’une mesure de réparation pénale et le prévenu, qui vient de passer deux nuits à la maison d’arrêt de gradignan en attendant d’être jugé dans le cadre de cette procédure de comparution immédiate. « je suis désolé. J’avais reçu un coup au tibia, j’avais la rage », se justifie le jeune prévenu. « je regrette que certaines manifestations anti-cpe se transforment en manifestations antipoliciers », déplore me julien plouton, qui défend le policier. « quand bien même à la base il y a des revendications légitimes », poursuit l’avocat qui s’interroge sur la sincérité de la présence du prévenu dans le cortège. « une peine dissuasive et exemplaire ». « il est légitime que les citoyens puissent s’exprimer, pas qu’ils se regroupent pour lancer des projectiles sur les policiers », gronde le substitut du procureur, marianne domenach. « de tels dérapages et actes de résistance à l’autorité troublent l’ordre public, alimentent le sentiment d’insécurité », rappelle-t-elle en requérant « une peine dissuasive et exemplaire » de quatre mois avec sursis et 120 heures de travail d’intérêt général. « c’est l’effet d’un groupe énervé, un acte isolé dans son parcours », affirme l’avocate de la défense, me marie rossignol, qui refuse que son client soit assimilé au phénomène de casseurs qui sévissent en marge des manifestations parisiennes.

Après en avoir délibéré, le tribunal a suivi à la lettre les réquisitions.

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