Janvier 2011, à Bordeaux. Dans un bar ouvrier, deux hommes font connaissance, s’offrent des verres, finissent la soirée chez l’un, ont des relations sexuelles.
Mais l’autre s’énerve, se fait raccompagner et, ivre et fou de rage, dégrade la voiture du premier avec une machette et s’en sert à plusieurs reprises contre son partenaire qui sera grièvement blessé à la main. Coup de l’agresseur ou geste de défense de sa victime, on ne saura pas.
« Je suis allé dans ce bar pour décompresser », explique le porteur de machette, un Bordelais de 31 ans, à la barre du tribunal correctionnel de Bordeaux. « Mais je ne pensais pas finir dans cette histoire. Je n’ai rien contre les homosexuels, mais je ne le suis pas ». Il affirme avoir été drogué, puis violé.
C’est en représailles, pour ne pas laisser échapper son agresseur, qu’il aurait sorti sa machette. La partie civile aura finalement une ITT pénale de plus d’un mois et les ligaments et les nerfs du pouce sectionnés.
« Mais vous auriez pu le tuer », gronde le président Alain Reynal. « J’étais dans un tel état de rage ». Pour la partie civile, il ne faudrait pas inverser les rôles. Le prévenu invoque l’état second mais il a eu une participation active à la relation sexuelle. Et la partie civile d’invoquer une soirée cauchemardesque, devant parer à main nue des coups de machette.
« La partie civile est dans la caricature. Ce soir-là, il n’était pas dans un état de lucidité normale », réplique pour la défense Me Julien Plouton « On a profité de cet état pour lui soutirer des faveurs sexuelles ». Le tribunal a semble-t-il tenu compte de ce contexte en condamnant le prévenu à six mois de prison dont trois avec sursis.
Sources : Sud Ouest
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