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De la rupture à la terreur : comment une ordonnance de protection a permis de retrouver la sécurité.

  • Photo du rédacteur: Julien Plouton - Avocat à la Cour
    Julien Plouton - Avocat à la Cour
  • 2 juin
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 5 jours

Une décision courageuse, celle de se séparer. Puis, le refus, et l'engrenage de la violence. Ce chemin, malheureusement partagé par de trop nombreuses victimes, fut celui de Madame D., une mère de famille qui, au début de l'année 2025, a dû se battre pour protéger sa vie et celle de son enfant.

Son histoire illustre la brutalité des violences conjugales post-séparation, mais aussi la puissance d'un outil juridique essentiel : l'ordonnance de protection. À travers son dossier, le cabinet Plouton a agi en urgence pour ériger un rempart légal et humain face au danger.


Le récit de Madame D. : un contrôle coercitif destructeur

Lorsque Madame D. a annoncé sa volonté de mettre fin à sa relation avec Monsieur K., elle ne s'attendait pas à ce que son propre domicile, dont elle est l'unique propriétaire, devienne sa prison.

Le refus de Monsieur K. de quitter les lieux a été le point de départ d'une escalade insidieuse :

  1. Le chantage financier : Il a d'abord exigé des sommes exorbitantes, jusqu'à 100 000 euros, prétextant des travaux passés, allant même jusqu'à réclamer le don de la maison à leur fils comme condition à son départ.

  2. L'isolement et la surveillance : S'en est suivi un véritable contrôle coercitif. Monsieur K. surveillait ses allées et venues, l'interrogeait sur ses fréquentations, l'accusant d'infidélité.

  3. Les menaces de mort : La violence psychologique a rapidement basculé dans la terreur pure. Les menaces sont devenues directes, répétées, glaçantes : « écoute-moi bien, si [notre fils] n'était pas là, je te tuerai, je te tuerai, je te tuerai... », puis, quelques jours plus tard : « je vais te tuer et même si je vais en prison je te ferai tuer. »

  4. La fuite : Terrifiée, Madame D. a été contrainte de fuir sa propre maison, trouvant refuge chez des proches pour échapper à cet homme qui lui faisait peur. Elle ne pouvait plus jouir de son domicile, parfois pendant des semaines.

  5. Le harcèlement des proches : Monsieur K. a étendu son emprise en harcelant l'entourage de Madame D., tentant à la fois de la décrédibiliser avec des propos racistes et diffamatoires, et de justifier son comportement.

C'est dans ce contexte de peur et d'urgence que Madame D. a poussé la porte de notre cabinet. Son objectif n'était plus seulement de se séparer, mais de survivre.


L'intervention du cabinet : traduire la peur en protection juridique

Face à un danger que nous avons jugé imminent, notre intervention s'est articulée autour de deux axes : l'écoute humaine et la rigueur juridique. L'urgence était de saisir le Juge aux Affaires Familiales via une requête en ordonnance de protection.

Pour l'obtenir, la loi exige de prouver deux conditions cumulatives :

  • La vraisemblance des violences alléguées.

  • L'existence d'un danger actuel et immédiat pour la victime ou ses enfants.

Notre rôle a été de traduire la réalité vécue par Madame D. en un dossier juridique solide et incontestable. Nous avons rassemblé méthodiquement les preuves qui matérialisaient l'emprise et le danger :

  • Les dépôts de plainte et la main courante : Ils constituaient la chronologie officielle des menaces et des faits.

  • Le certificat médical : Essentiel, il attestait de l'impact psychologique des violences, décrivant un « état d'hypervigilance », une « insécurité permanente » et des « troubles du sommeil » ayant un retentissement sur sa vie. Il donnait un poids tangible à la souffrance invisible.

  • Les attestations des proches : Les témoignages de sa famille et de ses amis ont corroboré son récit, confirmé le harcèlement subi et leur propre inquiétude face à un possible passage à l'acte.

  • Les messages écrits (SMS) : Preuves directes, ils matérialisaient noir sur blanc la teneur des menaces et l'obsession de Monsieur K.

Devant le juge, notre cabinet n'a pas seulement listé des faits. Nous avons mis en lumière le mécanisme de domination à l'œuvre, cet assujettissement intolérable visant à priver Madame D. de sa liberté et de sa sécurité la plus élémentaire.


La décision du juge : une victoire pour la sécurité

Début juin 2025, le Tribunal Judiciaire de Bordeaux a fait droit à notre demande. En reconnaissant la gravité des violences et le danger réel, le juge a prononcé une ordonnance de protection avec des mesures immédiates et claires :

  • Interdiction formelle pour Monsieur K. d'entrer en contact avec Madame D. et de se présenter à son domicile.

  • Interdiction de détenir ou de porter une arme.

  • Organisation de la vie de l'enfant : la résidence a été fixée chez la mère, avec un droit de visite pour le père encadré par des modalités strictes (passage de bras par un tiers de confiance) pour éviter tout contact entre les parents.

Pour Madame D., cette décision a marqué la fin d'un cauchemar et le début d'une reconstruction. Elle pouvait enfin rentrer chez elle, en sécurité, sans craindre pour sa vie.


L'ordonnance de protection : votre bouclier légal

Cette affaire le démontre : l'ordonnance de protection est un outil juridique extrêmement réactif et efficace. Elle permet au juge de prendre, en quelques jours, des décisions qui protègent concrètement une personne en danger.

Si ce récit résonne avec votre situation, si vous subissez des violences physiques, psychologiques, économiques ou sexuelles, sachez que vous n'êtes pas seul(e). Des solutions existent pour vous protéger en tant que victimes de délits ou crimes.

Le cabinet Plouton vous accompagne avec rigueur, humanité et combativité pour faire valoir vos droits et, avant toute chose, garantir votre sécurité. N'attendez pas que la situation s'aggrave. Contactez-nous.

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